Rachid Badourì s’est dit « désolé ». « Padon pa konn geri malad (demander pardon ne guérit pas les maux, traduction littérale) », dit l’adage haïtien. Surtout quand on ne comprend pas d’emblée le sens de l’acte qui fait mal. Comparaison n’est pas raison, dit-on. Mais Rachid Badouri n’a-t-il pas fait comme Dieudonné et peut être encore plus ?
À la suite des attentats à Charlie Hebdo en janvier 2015, Dieudonné avait écrit sur sa page Facebook « Je me sens Charlie Coulibaly ». Amedy Coulibaly avait tué une policière et quatre (4) juifs, parmi les 17 morts de la série d’attentats de Paris ; qui avait décimé la rédaction du journal Charlie Hebdo. Il a donc écopé pour cela deux mois de prison avec sursis, pour apologie d’actes de terrorisme et provocation à la haine envers les Juifs.
Pour honorer un grand humoriste haïtien {Languichatte}, l’humoriste canadien d’origine maghrébine est l’invité d’honneur du LOLFest (Festival International du rire en Haïti). Rachid Badouri a trouvé utile de comparer l`artiste et sénateur Antonio Cheramy dit Don Kato à Ben Laden et au baron mexicain de la drogue, El Chapo, en prison aux États-Unis.
En fait, voulait-il faire l’apologie de Ben Laden à l’approche du 11 Septembre? Voulait-il détruire le Sénateur, provoquer la haine à son encontre ? Ses propos auraient-ils une couleur raciste? Veut-il révéler quelque chose qu’on ignore encore ? Inviterait-il à « lyncher » l’artiste-Sénateur? Quel est le vrai sens de son humour?
Dieudonné a été condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale. Les propos de Rachid Badouri sont interprétés par les internautes et quelques médias comme autant de « propos racistes ». « Un manque d’égard envers le peuple haïtien », pour certains. Alors quelle suite ou quelle poursuite?
En fait, qui portera plainte contre Rachid Badouri? Quel Tribunal va se saisir d’office du dossier? La Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) ne peut-elle pas agir seule? Jusqu’où l’humour peut-il aller? Seule la justice peut porter l’éclaircissement approprié, tout en tenant compte des complices.
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