Ce vendredi 14 avril 2017 est le « vendredi saint » dans le calendrier du christianisme. Des milliers de fervents catholiques, dans certaines villes de province et surtout dans la capitale, ont descendu dans les rues pour rendre hommage à leur sauveur. Ils se sont mis sur le « chemin de la croix », afin de commémorer la mort de Jésus-Christ…
A Port-au-Prince, cette marche de procession a débuté très tôt : 6h du matin. Devant la cathédrale de port au prince, des milliers de fidèles et de prêtres se sont rassemblés pour un acte dévotionnel à l’égard du Christ. Ensuite, De la rue Mgr Guilloux, ils ont cheminé Magny, Géffrard, Piquant, Pavé, du Peuple. Le défilé s’est terminé devant les portes de l’Obélisque. Monseigneur Guy Poulard a assuré l’office toute la durée du chemin de la croix.
Animé par des chants, prières, réflexions et d’actions symboliques ; le défilé de « contemplation du mystère de la croix » annonce la grande fête de la résurrection du Christ. Outre, un moment de pénitence, il s’agissait d’un moment d’exultation. Pour les quatorze stations traditionnelles « le Mont Calvaire » était bien ajusté à Port-au-Prince, où les fidèles en costumes d’époque se sont bien prêtés à l’exercice…
Le chemin de croix pour la sanctification…
Depuis le concordat de 1860 entre le gouvernement Fabre Nicolas Géffrard et le Saint-Siège, la République d’Haïti est devenue un pays officiellement catholique. 157 ans après, la pratique est régulière et jonchée d’appréciations diverses.
D’après certains catholiques : « Le chemin de la croix revêt plusieurs dimensions en Haïti : sanctification des péchés, délivrance sur le plan socio-économique et bénédiction contre les forces du mal ». Pour d’autres « il s’agit de se remémorer la vie de Jésus et surtout son message de compassion destiné à tout le monde ».
De Jérusalem à Port-au-Prince
Depuis la paix de Constantin en 313, les foules de chrétiens ont voulu, chaque année se trouver à Jérusalem. Au cours « de la semaine de la Passion du Christ » ; pour refaire le chemin que celui-ci avait parcouru, les jours qui ont précédé sa mort.
Aux XIVème et XVème siècle, les franciscains imaginèrent et diffusèrent la pratique du chemin de la croix. En vertu d’un accord passé avec les Turcs pour devenir gardiens des lieux saints, ils s’évertuaient à diriger à Jérusalem les exercices spirituels des pèlerins sur la « Voie Douloureuse » du Christ incluant le tribunal de Pilate et Golgotha…
L’affluence des personnes dans les rues de la capitale aujourd’hui est un témoignage éloquent de la foi des chrétiens à travers les âges. Que le symbole de la station du « tombeau vide » puisse servir de cadre référentiel pour un nouveau contrat social et ainsi la resurrection économique et sociale du pays.
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