L’institut du Bien-Etre Social et de Recherches (IBESR) mène un combat acharné contre les conditions précaires de prise en charge institutionnelle. Depuis près de 6 ans, il ne se passe pas un mois sans la fermeture de plusieurs orphelinats. Près de 160 ont été fermés à date…
La Direction Générale de l’Institut du Bien-Etre Social vient d’annoncer la fin du processus de réévaluation des maisons d’enfants et la documentation sociale des enfants qui s’y trouvent (Pocessus EDOS). Avant la communication officielle des résultats, la Direction Générale a voulu faire quelques précisions.
L’Assistant du Directeur Général, Monsieur Diem Pierre, qui en a fait l’annonce indique qu’il s’agit d’un « point culminant dans le processus d’amélioration de la prise en charge institutionnelle des enfants privés de protection parentale en Haïti ».
Selon lui, le processus EDOS est « surtout un préalable déterminant au changement de paradigme envisagé autour de la devise : yon fanmi pou chak timoun ». il a aussi rappelle que « 160 maisons ont ete fermés durant les 6 à 7 dernieres annees ».
Plus de 160 orphelinats supplémentaires peuvent être fermés avant 3 ans
« Entre 150 à 200 autres orphelinats devront être fermés » d’ici à 2020 a informé la Directrice Générale de l’Institut, Madame Arielle Jeanty Villedrouin. Dans 3 ans, les maisons d’enfants qui seront en fonction devraient être « capables de répondre convenablement aux besoins de ceux qui en auraient besoin ». En plus, « elles devront être pour la plupart des centres de transit et/ou des centres ouverts », a-t-elle précisé.
Par ailleurs Madame Villedrouin encourage ses partenaires et ceux intéresses par la Protection de l’enfant à orienter les fonds et dons disponibles vers des solutions orientées famille. En outre, elle annonce qu’un moratoire sur l’ouverture de nouvelles maisons d’enfants suivra la publication officielle des résultats de la reevaluation ci-dessus mentionnée.
Les dernières fermetures à janvier 2018
En exemple, 4 cas parmi les dernières fermetures d’orphelinats. Les « cas de Verettes », de « Bon samaritain », de « Albaihina » et de « All Children Love Orphanage ». En total 116 enfants viennent d’être pris en charge. En outre, un centre a été récemment mis sous contrôle .Il s’agit de Notre Dame de la Nativité.
Suivant les procédures établies pat l’Institut, « la mise sous contrôle est une mesure conservatoire aux fins de contrôler la direction d’un orphelinat par les services compétents de l’Institut et d’approfondir une enquête sur la base d’indices non suffisants et de dénonciations non concluantes pour une fermeture ».
Dans le cas évoqué, depuis quelques mois, suivant un dialogue ouvert avec un partenaire international, il est porté à la connaissance de l’Institut que certains enfants adoptés sont atteints de Chlamydia, une maladie sexuellement transmissible. L’Institut a immédiatement diligenté une enquête.
Notre Dame de la Nativité (NDN): un cas d’école de la mise sous contrôle
Des premières enquêtes menées par l’Institut, il en ressort que « les personnes indexées, en tant qu’abuseurs potentiels, n’ont pas la maladie » lit-on dans un rapport. Par ailleurs, les parents d’un des enfants en question ont la maladie a constaté l’Institut des tests réalisés par un laboratoire reconnu.
Suivant ce même rapport, il est fait remarquer que « cette maladie peut être transmise d’une mère à ses enfants ». Et que le virus peut être aussi « transmis par les tissus (échanges de sous-vêtements etc.) ». En outre un contentieux a été prouvé entre des parents adoptifs en question, un Organisme Agréé à l’adoption et cette maison d’enfant.
Face à ce flou; « la mise sous contrôle a été le choix de la Direction sous rapport des services compétents », a insisté Me Andolphe Guillaume, l’Assistant légal. La mesure permet concrètement à l’Etat, avec sa présence constante au centre, de protéger les enfants qui s’y trouvent. Elle lui permet, par ailleurs, d’approfondir les enquêtes aux fins de fonder sa conviction sur les décisions les plus justes à prendre.
Adoption ou réunification immédiates de 40% des enfants de NDN
Dans un résumé sur le cas, il est noté que tenant compte de la promiscuité constatée, cette mesure permet le retrait immédiat de près de « 40% des enfants du centre. Ceci passera par l’activation du protocole de réunification avec la famille biologique. Une accélération des dossiers des enfants en cours d’adoption » est aussi assurée.
Et vue l’orientation des programmes vers « yon fanmi pou chak timoun »; il se pourrait que bientôt des solutions durables soient trouvées pour l’ensemble des enfants de ce centre, comme pour des milliers d’autres. « La famille étant le lieu privilégié pour le développement intégral des enfants » , insiste Madame Arielle Jeanty Villedrouin.
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