Pour une énième fois, depuis le mois d’Avril 2017, la BRH injecte des dollars dans l’économie nationale. A cette époque, alors que le dollar s’obtenait à près de 70 gourdes, la Banque Centrale avait jugé opportun d’injecter 120 millions de dollars dans l’économie sur un temps donné. Trois mois après, l’effet direct : le dollar se vend à 64,10 gourdes. Dans ce processus, 10 millions y sont « logiquement » injectés, ce 19 juillet 2017. Peut-on s’attendre à une appréciation continue de la gourde ?
« C’est du gaspillage » avait fait remarquer l’Economiste Eddy Labossière en avril dernier. Il avait ouvertement critiqué la politique monétaire de la Banque Centrale en la qualifiant d’inopérante. Un cadre du Ministère de l’Economie et des Finances de l’Administration Moise-Lafontant, qui requiert l’anonymat, avait bien relaté que cette mesure doit « concourir à faire diminuer le coût de la vie », prédisant une appréciation de la gourde.
Au micro d’alterpresse, Eddy Labossière a poursuivi : « Cette solution va durer seulement quelques jours, puisque les banques en Haïti ont un surplus de liquidité qui avoisine les 25 milliards de gourdes. Quelque soit la quantité de dollars mis sur le marché, elle sera absorbée par les agents économiques de la Banque dans moins de quelques jours ». Ainsi que peuvent bien faire ces millions ?
Jeu de Dollars : à malin, malin et demi ?
Les banques commerciales ont déjà pris quelques mesures. Il existe, au moins une qui ne reçoit plus de pièces en devise américaine et en Euro. Elle « liquide » des dollars. Elle permet d’acheter près de 10,000 US, alors que récemment on ne pouvait obtenir que 500. N’est-ce pas reculer pour mieux sauter ?
Sachant que la demande du dollar reste constante et permanente sur le marché; les banques commerciales vont-elles rebondir, sous peu, au détriment de la gourde ? Elles se sont déjà organisées pour éjecter, le plus vite que possible, ces dollars « concurrents ». Comment envisager de manière efficiente la diminution du coût de la vie, que requiert la population ?
En économie politique, il est souligné que la production, et l’épithète nationale n’est pas de trop, peut influencer l’appréciation de la monnaie locale, si nécessaire. La « Caravane du changement », pour le reste, promet une plus grande production nationale. Peut-on, à ce stade, entrevoir dans la décision de la BRH, un point connexe à une vision plus large d’assainir l’économie du pays ? L’amélioration des conditions de vie de la population, serait-elle garantie.
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