Depuis le début de la phase finale, la Croatie a dû passer par trois prolongations pour rejoindre la finale. Est-ce un problème ? Retour sur les cas de figures similaires par le passé.
Arriver en finale de la Coupe du monde en ayant joué un match de plus que son adversaire, c’est donc possible ! La Croatie l’a fait, en se qualifiant pour les quarts de finale, les demi-finales puis la finale en passant à chaque fois par la prolongation.
Au total, Luka Modric et ses coéquipiers ont donc joué 90 minutes de plus que les Bleus, soit l’équivalent d’un match entier. C’est la première fois de l’histoire qu’une nation atteint ce stade de la compétition en ayant remporté consécutivement trois matches au-delà du temps réglementaire.
Dans l’histoire, deux sélections sont parvenues à soulever le trophée après avoir joué plus longtemps que leur adversaire en finale : l’Italie (1934, 1938, 2006) et la France (1998). Mais aucun n’avait été sur la pelouse autant que la Croatie cette année.
Par deux fois, l’Argentine s’est hissée en finale du Mondial après avoir disputé deux prolongations : en quarts de finale et demi-finales en 1990, en huitièmes de finale et demi-finales en 2014. Dans les deux cas, l’Albiceleste s’est inclinée en finale, face à une sélection n’ayant joué qu’un match de 120 minutes.
France 98, seule équipe titrée après deux prolongations
La seule nation à avoir déjà disputé deux prolongations avant une finale victorieuse est donc la France, en 1998. Après un but en or à la 113e minute contre le Paraguay en huitièmes de finale (1-0), et des tirs au but remportés contre l’Italie en quarts de finale (0-0, 4 t.a.b à 3), les Bleus d’Aimé Jacquet ont disposé du Brésil (3-0) pour accrocher une première étoile à leur maillot.
Cependant, un détail fait écho à d’autres Coupes du monde : le Brésil avait alors disputé une prolongation en demi-finale, contrairement à la France.
Alors, on peut se pencher sur les finalistes ayant dû jouer trente minutes supplémentaires dans le dernier carré. Là encore, les statistiques ne plaident pas en faveur de la Croatie. Seule l’Italie, en 2006, a remporté la finale en jouant plus que son adversaire au tour précédent.
Sinon, la Hongrie en 1954, l’Italie en 1970, l’Allemagne de l’Ouest en 1982, le Brésil en 1998 et l’Argentine en 2014 ont manqué la dernière marche après une demi-finale à rallonge.
En 1990, l’Argentine et l’Allemagne de l’Ouest, victorieuse, sortaient tous les deux d’une prolongation, mais l’Albiceleste en avait aussi joué une en quarts de finale.
Ainsi, si le mental joue un rôle prépondérant dans un match aussi important qu’une finale de Coupe du monde, les éditions précédentes montrent que le physique reste primordial.
La Croatie, avec autant de temps jeu de plus que la France, et un jour de récupération en moins, part avec un handicap conséquent.
Une victoire dans ce contexte ne ferait que renforcer l’exploit des hommes de Zlatko Dalic, attendu par un peu plus de quatre millions d’habitants.
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Avec France football