L’indignation gagne le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) : les neuf présumés trafiquants arrêtés le 5 février dernier pour exploitation sexuelle sur mineures auraient été relaxés par le parquet de Port-au-Prince. Cette information confirmée par le président du Comité, Ely Thélot, lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 16 mars 2017, soulève de fortes préoccupations, alors que toutes les preuves d’une exploitation sexuelle étaient réunies.
Le 5 février dernier, une trentaine de jeunes filles dont 15 mineures avaient été retrouvées dans une chambre de l’hôtel Kaliko sur la côte des Arcadins, en présence de drogues et substances illicites. Des vidéos pornographiques ont également été découvertes sur les lieux ne faisant alors aucun doute.
L’hôtel Kaliko, dont deux représentants sont venus à la conférence pour effacer toute tentative de suspicion quant à leur complicité, a d’autre part précisé les contours de cette affaire. Selon les interlocuteurs de l’hôtel, les chambres ont été réservées par des étrangers de l’organisation de lutte contre le trafic d’enfants « Our Rescue » dans le but de coincer les trafiquants. Ils seraient notamment à l’origine de l’alerte des policiers peu de temps après leur arrivée sur les lieux.
Selon les informations transmises, c’est entre les 15 février et 8 mars derniers que les personnes impliquées ont été libérées, a précisé M. Thélot. Le CNLTP exige notamment la poursuite d’une enquête approfondie permettant d’établir leurs responsabilités pénales ainsi que l’ouverture d’un procès contre les trafiquants présumés et en dédommagement des victimes conformément à la loi du 2 juin 2014 sur la traite des personnes.
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