La situation d’Haïti, déjà précaire sous le gouvernement d’Ariel Henry, continue de s’aggraver six mois après sa démission le 24 avril dernier. L’insécurité, qui frappait déjà le pays, notamment dans l’Ouest et l’Artibonite, s’est intensifiée. Les gangs armés, qui avaient commencé à étendre leur contrôle sur ces territoires, renforcent aujourd’hui leur emprise, plongeant la population dans un climat de terreur.
Dans une note publiée le 22 octobre 2024, Me André Michel, dirigeant du secteur démocratique et populaire et signataire de l’accord du 21 décembre, donne sa lecture de la conjoncture du pays. Il affirme : « Si malgré la crise économique, le Gouvernement d’Ariel Henry a pu trouver de l’argent( 500 millions de dollars américains) pour payer la dette PETROCARIBE, augmenter substantiellement le salaire des fonctionnaires de l’Etat, acheter des dizaines de véhicules blindés pour la PNH, aujourd’hui, même les contractuels de l’Etat n’arrivent pas à recevoir leurs maigres salaires ».
Selon lui, le conflit entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et la Primature a également contribué à ternir l’image de l’État. Ce bras de fer politique a considérablement affaibli la capacité de l’État à répondre aux besoins de la population, déjà en proie à la misère et à la violence accrue des gangs.
En outre, Me Michel affirme que le scandale des 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC) et le maintien en poste des trois conseillers épinglés dans le rapport de l’ULCC ont totalement ruiné la crédibilité du Conseil Présidentiel de Transition. Il estime que cette situation a sérieusement érodé la confiance des citoyens dans le processus politique, plongeant le pays dans un chaos institutionnel total.
Malgré ces difficultés, le dirigeant du secteur démocratique et populaire réaffirme l’engagement des signataires de l’accord du 21 décembre à assumer pleinement leur responsabilité dans la transition. Il appelle les différentes parties prenantes à une concertation nationale, espérant ainsi redresser la situation et sauver le processus transitionnel en cours.