Le département du Trésor des États-Unis, par l’intermédiaire de son Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC), a annoncé des sanctions contre l’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly. Cette décision, prise le 19 août 2024, s’inscrit dans le cadre du décret 14059 du 15 décembre 2021, visant à sanctionner les individus étrangers impliqués dans le commerce international illicite de drogues.
Selon le département d’État américain, cette sanction reflète la détermination des États-Unis à cibler les figures corrompues qui, par leur implication dans le trafic de drogue, alimentent l’instabilité politique en Haïti.
Bradley T. Smith, sous-secrétaire d’État ad intérim pour le terrorisme et le renseignement financier, a déclaré : « Les personnes impliquées dans le trafic de drogue, en particulier les élites politiques corrompues, ont largement contribué à l’instabilité politique en Haïti. La désignation aujourd’hui d’un ancien président montre que les États-Unis, en collaboration avec ses partenaires internationaux, sont déterminés à mettre un terme au trafic de drogue, à la corruption et aux autres activités illicites qui alimentent l’horrible violence des gangs en Haïti. »
Le trafic de drogue est depuis longtemps un facteur d’instabilité en Haïti, un pays qui, en raison de son emplacement géographique, est un point de transit stratégique pour les stupéfiants entrant aux États-Unis. Les liens étroits entre les élites politiques et économiques haïtiennes et les gangs violents exacerbent les crises internes du pays, créant un environnement favorable à la criminalité organisée.
Michel Martelly, qui a déjà été sanctionné par le gouvernement canadien en novembre 2022, est accusé d’avoir utilisé son influence pour faciliter l’acheminement de drogues dangereuses, telles que la cocaïne, vers les États-Unis. Il est également soupçonné de blanchiment d’argent issu du trafic de drogue et de soutien financier aux gangs criminels en Haïti.
Les sanctions imposées en vertu du décret 14059 interdisent désormais à Michel Martelly de bénéficier de prêts ou de crédits de la part d’institutions financières américaines. En outre, il est interdit aux ressortissants américains d’effectuer des transactions financières sous la juridiction des États-Unis impliquant Martelly, ou d’investir dans des actions ou des titres de créance qui lui sont liés.
Cette décision a été prise en étroite collaboration avec le Bureau de la lutte contre la drogue (DEA), soulignant l’engagement des États-Unis à lutter contre la prolifération des drogues illicites et à éradiquer les réseaux criminels qui en profitent.