Les parties prenantes signataires de l’Accord politique du 3 avril 2024 pour une Transition Pacifique et Ordonnée réagissent après la publication du décret portant création du Conseil présidentiel de transition. Dans une note datée du 13 avril 2024, elles se disent choquées en prenant connaissance dudit décret.
Les représentants des organisations politiques, économiques, religieuses et de la société civile, parties prenantes du processus politique ayant débouché sur la signature, le 3 avril 2024, de l’Accord pour une Transition Pacifique et Ordonnée, dénoncent l’introduction de modifications majeures qui, selon eux, dénaturent le projet consensuel d’un exécutif bicéphale porté par le Conseil Présidentiel de Transition.
Les parties prenantes contestent la validité du décret du 12 avril 2024. Elles se disent profondément choquées en prenant connaissance du décret publié le 12 avril 2024 par le gouvernement Henry.
Selon la note sus-citée, le gouvernement a délibérément choisi de ne pas respecter les engagements auxquels il a souscrit, à travers ses représentants directs regroupés au sein de l’Accord du 21 décembre.
Les protagonistes contestent également la décision du gouvernement de ne pas publier, ni même mentionner, l’Accord politique du 3 avril 2024 dans le décret du 12 avril portant création du Conseil Présidentiel de Transition et ne pas rendre public Le Moniteur Spécial N° 14-A relatif à l’Arrêté nommant les Membres du Conseil Présidentiel de Transition.
IIs soulignent que le Premier ministre Ariel Henry a accédé au pouvoir dans des circonstances d’exception liées à l’assassinat le 7 juillet 2021 du Président Jovenel Moise, à la faveur de trois accords politiques dont deux ont été publiés dans Le Moniteur.
Les partis représentés au Conseil présidentiel de transition exigent la publication dans Le Moniteur de l’Accord du 3 avril 2024, portant création dudit Conseil et la mise en place d’un Gouvernement de sauvetage et d’Union nationale dirigé par un nouveau Premier Ministre de consensus.
Ils rappellent qu’en absence des Accords politiques du 11 septembre 2021 et du 21 décembre 2022, aucun membre de l’actuel gouvernement n’aurait été éligible pour être ministre ou Premier ministre sur la base des dispositions de la constitution.
Les parties prenantes exigent le strict respect des engagements auxquels le gouvernement démissionnaire a souscrit au cours du processus politique conduit par la Caricom.
Elles demandent que les dispositions soient prises pour publier dans Le Moniteur l’Accord politique et le document portant organisation et fonctionnement du Conseil Présidentiel ; mettre en relation les commissions de passation de pouvoirs bipartites et installer dans les meilleurs délais le Conseil Présidentiel de Transition dans la forme et la teneur définies dans l’Accord Politique pour une Transition Pacifique et Ordonnée du 3 avril 2024.