L’épouse du feu Président Jovenel Moїse réagit après la publication d’une éventuelle ordonnance du juge d’instruction en charge du dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État. Martine Moïse, par le biais de ses avocats, adresse une correspondance au Commissaire du gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Edler Guillaume, en date du 19 février 2024. Elle met en question l’authenticité de ce document de 122 pages selon lequel elle est inculpée dans le meurtre de son mari.
Les avocats de Mme Moïse prennent connaissance d’une éventuelle copie d’une ordonnance de renvoi émanant du cabinet du juge instructeur Walther Wesser Voltaire qui est devenue virale sur les réseaux sociaux. Laquelle copie est dépourvue des éléments essentiels de légalité et d’authenticité, à savoir la signature du juge instructeur et le sceau de son cabinet, ont-ils noté dans leur correspondance.
En tant que partie plaignante, engagée dans le processus judiciaire, Martine Moïse attend à ce que la signification de toute décision importante lui soit transmise, conformément aux procédures établies.
« Dans l’hypothèse où cette copie d’ordonnance non authentifiée ne serait pas une contrefaçon, la chronologie de ces événements soulève une fois de plus des interrogations légitimes dans la conduite de ce procès. Comment la teneur, l’esprit, la lettre et l’apparence d’une telle œuvre si monumentale pour toute une nation, de par son importance et le secret dont elle devrait se revêtir, puisse être mise en circulation sur les réseaux sociaux avant même sa version officielle ?» se questionnent les avocats de Martine Moïse.
De plus, poursuit cette correspondance, il est de notoriété publique que le mandat du juge instructeur avait déjà expiré avant la dissémination sur les plateformes en ligne de cette prétendue ordonnance, dépourvue de toute authentification.
Les avocats notent une incohérence temporelle justifie des doutes raisonnables quant à l’intégrité du processus judiciaire et suscite des inquiétudes quant à la validité de ces événements.
« Il est donc impératif qu’une gerbe de lumière soit projetée sur cette situation paradoxale afin de tenter de préserver l’intégrité du système judiciaire et de garantir le respect des droits fondamentaux de toutes les parties impliquées dans cette affaire », ont-ils conclu.