Des enfants ont été tués par balle alors qu’ils fuyaient les violences armées dans les zones contrôlées par des groupes armés au centre-ville de Port-au-Prince au cours du week-end écoulé. L’UNICEF qui demande des fonds pour répondre aux besoins humanitaires en Haïti affirme que l’avenir des enfants dans le pays est en jeu.
Au moins deux enfants ont perdu la vie dans les récents affrontements armés entre gangs rivaux à Port-au-Prince. De nombreux autres enfants auraient été blessés, selon l’UNICEF. Dans un communiqué de presse, ce dernier affirme être en train de documenter et de vérifier ces informations avec ses partenaires des Nations Unies alors que la violence continue de sévir dans de nombreux quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Le représentant de l’UNICEF en Haïti, Bruno Maes, souligne que les conditions sur le terrain restent extrêmement dangereuses pour les enfants. « Les terrains de jeux, les écoles et les maisons sont devenus des zones de guerre dans de nombreux quartiers de la ville. J’ai personnellement vu une enfant de huit ans être blessée par balle il y a quelques jours alors qu’elle jouait dans la cour de sa maison. Heureusement, elle a été sauvée à temps à l’hôpital grâce au soutien de nos partenaires. Cependant, ces incidents sont devenus une réalité quotidienne, et beaucoup n’ont pas accès ou n’ont pas les moyens d’obtenir de l’aide à temps », a-t-il dit.
Selon les dernières données dont disposent les partenaires de l’UNICEF, au moins 167 garçons et filles ont été tués ou blessés par balles en 2023. « Certains quartiers sont devenus un enfer pour les enfants. La violence s’est intensifiée à un rythme rapide depuis le début de l’année », a expliqué M. Maes.
Depuis le 5 février dernier, plusieurs attaques ont eu lieu à Port-au-Prince, notamment dans les communes de La Saline, Carrefour, Cité Soleil et Tabarre, entraînant le déplacement de plus de 2 600 personnes. La plupart d’entre eux ont trouvé refuge dans les communautés d’accueil.
170 000 déplacés internes
L’UNICEF note également l’intensification des violences sexuelles contre les enfants, notamment dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite. Selon les données recueillies auprès des acteurs de la Protection de l’Enfance et des Violences Basées sur le Genre, 2 701 cas de violences sexuelles ont été signalés entre janvier et novembre de l’année dernière, dont 1 895 impliquaient des enfants.
Le nombre d’enfants déplacés internes atteint 170 000, à en croire l’UNICEF estimant que trois millions d’enfants à travers Haïti auront besoin d’une aide humanitaire en raison de l’escalade de la violence, de la malnutrition, de la résurgence du choléra et de l’effondrement des services de base. Plus d’un tiers d’entre eux ont un besoin urgent de protection, et ce nombre devrait augmenter si les conditions se détériorent.
« Malgré l’ampleur et la gravité de la crise, le manque d’attention envers Haïti pose un défi de taille. Le coût de l’indifférence et de l’inaction est inadmissible. L’avenir des enfants d’Haïti est en jeu », a déclaré M. Maes.
En vue de répondre efficacement aux besoins humanitaires en Haïti, l’UNICEF demande 221,7 millions de dollars pour 2024.