Le Parti politique les Engagés pour le Développement (EDE) s’adresse au Coordonnateur du Groupe des Éminentes Personnalités (GEP) de la CARICOM, Dr Kenny Anthony, sur la crise politique qui sévit en Haïti. À travers une correspondance datée du 3 octobre 2023, il lui rappelle que la durée du pouvoir de transition dirigée par le Premier ministre Ariel Henry prendra fin le 7 février 2024. Une échéance juridico-politique qui est fixée dans l’article 20 de l’accord du 21 décembre 2022.
Le « Consensus National Pour une Transition Inclusive et des Élections Transparentes » du 21 décembre 2022 limite le pouvoir de transition dirigée par le Docteur Ariel Henry au 7 février 2024. Sur ce, le parti EDE dirigé par son prédécesseur Claude Joseph attire l’attention du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM. En effet , l’article 20 dudit accord indique que « […], les signataires du Consensus conviennent que la période de la transition englobera les nouvelles élections générales qui se tiendront en 2023 et l’entrée en fonction d’un Gouvernement nouvellement élu le 7 février 2024 ».
EDE prie le GEP de noter que cet accord a été signé par le Premier ministre Ariel Henry, adopté en Conseil des Ministres puis publié dans Le Moniteur, journal officiel de la République d’Haïti.
Considérant que sa publication officielle le rend obligatoire à l’égard de l’ensemble de ses signataires, ce parti soutient que l’accord du 21 décembre, outre le fait d’être une entente politique, constitue également un engagement juridique. Ce dernier limite légalement la durée de l’actuel pouvoir de transition dans le temps et contraint Ariel Henry à quitter le pouvoir au plus tard le 7 février 2024.
EDE attire l’attention du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM sur l’arrivée prochaine de cette échéance obligatoire. Le Parti invite ledit Groupe à prendre en compte cet élément temporel et à l’ajouter au chapitre des négociations portant sur la démission de Ariel Henry.
Par ailleurs, EDE souligne à l’attention du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM que l’accord du 21 décembre 2022 a été signé entre Ariel Henry et ses amis ainsi qu’alliés politiques pour prolonger la durée de la transition suite au non-respect par le Premier ministre des dispositions de « L’Accord politique Pour une Gouvernance Apaisée et Efficace de la période intérimaire du 11 septembre 2021. Cet accord, qui a été publié également dans Le Moniteur, a indiqué en son article 12 que l’une des missions du Gouvernement consiste à « créer les conditions pour la tenue des élections générales, au plus tard, à la fin de l’année de 2022, sous l’empire de la nouvelle constitution et l’installation des élus légitimes au début de l’année de 2023 ».
Ariel Henry, précise EDE dans cette correspondance, est animé d’une seule et unique ambition, celle de rester le plus longtemps possible au pouvoir. C’est la raison pour laquelle, poursuit-il , le PM n’a jamais créé les conditions politiques et de sécurité nécessaires à l’organisation des élections ni en 2022 ni en 2023.
Ariel Henry n’a pas de crédibilité ni d’autorité pour négocier un nouvel accord, selon EDE
« En outre et conformément à cette stratégie machiavélique, les engagements qui sont adoptés dans les différents accords ne sont pas respectés : pas de concertation nationale, pas de feuille de route de la transition, pas d’organe de contrôle de l’action gouvernementale; pas de plan global de sécurité ; pas de Conseil Électoral Provisoire ; et pas de comité d’experts sur la révision constitutionnelle », déplore EDE dans cette correspondance adressée au GEP.
À cet égard et en prélude à l’échéance du 7 février 2024 de la fin de la transition dirigée par Ariel Henry, EDE souligne à l’attention du Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM que Ariel Henry n’a pas de crédibilité ni d’autorité pour négocier un nouvel accord avec ses amis et alliés politiques afin de masquer l’échec indiscutable de sa gouvernance intérimaire et de se perpétuer au pouvoir.
Le Premier ministre, selon cette structure politique, ne peut plus continuer à bénéficier de ses dilatoires et le peuple haïtien ne peut plus subir les conséquences désastreuses de son cynisme sans précédent et son incompétence caractérisée.
Somme toute, EDE invite le Groupe des Éminentes Personnalités de la CARICOM à prendre acte de la fin obligatoire en date du 7 février 2024 de la transition conduite par Ariel Henry. Dans l’entre temps, ce Parti politique réitère son appel à la démission de Ariel Henry ainsi que celle de son gouvernement. IL propose la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale capable de créer l’ensemble des conditions nécessaires à l’organisation des élections générales afin que le pays retrouve sa voie démocratique.