Le Premier ministre Ariel Henry, en compagnie des membres de son gouvernement, a lancé jeudi 13 avril 2023 le ‹‹ Programme multisectoriel d’urgence pour l’apaisement et la réinsertion sociale des groupes vulnérables ››. Ce dernier vise à palier les problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle auxquels confrontent les Haïtiens dans plusieurs communes et sections rurales. Ce plan est en majeure partie financé par le Fonds Monétaire international (FMI).
Le chef du gouvernement haïtien, Dr Ariel Henry, a présenté un programme multisectoriel pour l’apaisement social dont le coût est évalué à 21 milliards 600 millions de gourdes. Dans le cadre de ce projet qui bénéficie le soutien du FMI, les partenaires internationaux ont contribué à hauteur de 15 milliards 600 millions de gourdes. De son côté, l’État haïtien dispose de 6 milliards de gourdes.
M. Henry fait savoir que les dépenses seront effectuées sur une durée de 6 mois. Il précise que le programme vise les personnes les plus vulnérables, dans les quartiers les plus démunis.
‹‹ Ce programme doit être exécuté en toute transparence. Les responsables sont tenus de rendre compte de ce qu’ils ont fait avec cet argent. Ce montant doit être dépensé exclusivement en faveur des personnes pour qui le programme a été mis sur pied ››, a insisté le Premier ministre.
Les responsables doivent fournir un rapport sans ambiguïté concernant l’utilisation de cet argent, a dit le PM qui renouvelle l’engagement de son gouvernement à bien dépenser les taxes des contribuables ainsi que les dons et les prêts accordés à Haiti.
À en croire le ministre des Affaires sociales et du Travail (MAST), Pierre Odney Ricot, le Programme multisectoriel pour l’apaisement social et la réinsertion des groupes vulnérables a été initié l’année dernière avec le budget national. À ce moment l’État se disposait de 3 milliards de gourdes lui permettant d’intervenir auprès des nécessiteux. Ce montant n’a pas été totalement dépensé vu que le budget était adopté un peu tard.
Cette année, a-t-il précisé, ce même programme est reconduit pour permettre au gouvernement de faire face aux problèmes de l’insécurité alimentaire et de la précarité à travers le pays.
Le plan élaboré pour l’implémentation du programme
La première composante du programme consiste à effectuer des transferts monétaires via Moncash et Natcash, aux personnes les plus pauvres avec ou sans condition. Elle se chargera entre autres des restaurants communautaires, de distribution de rations sèches, de subventions ciblées pour les chauffeurs qui travaillent dans le secteur du transport en commun et d’un appui pour les ouvriers des parcs industriels leur permettant de faire face aux coûts de la vie.
Pour cette composante, le ciblage des nécessiteux se fera à travers le Système d’information du MAST (SIMAST). 700 mille ménages sont déjà enregistrés dans ce système, soit environ 3 millions de personnes si on considère en moyenne 5 personne par ménage. Le ciblage peut se faire également via d’autres registres des autres secteurs, a précisé le ministre des Affaires sociales.
Des petites entreprises en phase de faillite bénéficieront d’un support leur permettant de se relever. Des activités d’insertion professionnelle seront par ailleurs mises en place pour des jeunes.
Le MAST est au premier chef dans le cadre de ce programme et se charge de la coordination. Il est le maître d’ouvrage dans le cadre de l’implémentation du plan.
D’autres ministères ont leur partition à jouer
Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural. (MARNDR) , le Ministère des Travaux publics Transports et Communication (MTPTC), le ministère de l’Environnement (MDE) et le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) ont également leur partition à jouer dans le cadre de l’implémentation du projet.
Quant au MCI, il se charge de la question des subventions ciblées pour les chauffeurs et les petites entreprises. 100 mille véhicules sont ciblés, selon le ministre Ricardin Saint-Jean.
En ce qui concerne l’éducation, 487 000 parents d’élèves des départements Sud-Est, l’Ouest, l’Artibonite, Nord, Nord-est, Nord-ouest et Centre sont ciblés selon le budget disponible pour soutenir les parents d’élèves. Les trois (3) autres départements qui ne sont pas pris en compte bénéficient déjà d’autres projets lancés par des partenaires internationaux, d’après le titulaire du MENFP, Nesmy Manigat.
L’autre composante du programme consiste à la mise en marche par le MTPTC et le MDE des travaux à haute intensité de main d’oeuvre à travers tous les départements.
Pour le MTPTC, il s’agit de travaux de curage et de nettoyage des canaux de drainage à travers le pays. Environ 24 mille personnes vont bénéficier de ces travaux qui devront durer 6 mois.
De son côté, le MDE va favoriser la création de 10 mille emplois. Les bénéficiaires devront travailler au niveau de quinze (15) bassins versants à travers notamment les départements du Nord-Est, du Nord-Ouest, de l’Ouest, de l’Artibonite, du Centre et du Sud.
Le MARNDR prévoit de soutenir 200 mille personnes à travers la création d’emplois, de la distribution de semences, de poulets, entre autres. Ce qui favorisera aussi la création de 140 mille autres emplois via les travaux à haute intensité de main-d’œuvre.
Shelovenie Jean