Le chef de l’état-major des Forces armées canadiennes, Wayne Eyre, s’est prononcé sur le dossier d’Haïti qui attend depuis des mois le déploiement d’une force armée internationale pour l’aider à faire face à la violence des gangs. Il s’est dit préoccupé par le fait que les forces armées de son pays, déjà affaiblies par le soutien à l’Ukraine et à l’OTAN, n’ont pas la capacité de mener une éventuelle mission de sécurité en Haïti.
Le jeudi 6 octobre 2022, le Conseil des Ministres avait autorisé le Premier ministre Ariel Henry de ‹‹ solliciter et d’obtenir des partenaires internationaux d’Haiti un support effectif par le déploiement immédiat d’une force spécialisée armée, en quantité suffisante ››.
Cette Force devrait aider Haïti à stopper la crise humanitaire causée, entre autres, par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires.
Cinq mois après la demande du gouvernement haïtien, la situation sécuritaire du pays se détériore alors que la communauté internationale continue de tourner en rond.
Les autorités américaines ont cru qu’il était essentiel d’identifier un pays pour mener cette intervention en Haïti. Selon les informations disponibles, elles ont considéré le Canada comme le mieux placé pour remplir ce rôle.
De son côté, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a affirmé à plusieurs reprises que la solution à la crise haïtienne doit passer par les Haïtiens. Le général Eyre a réitéré cette position, soulignant qu’il serait difficile pour le Canada d’intervenir en Haïti.
Au cours de la dernière année, le Canada a dépensé plus d’un milliard de dollars canadiens (724 millions de dollars) en aide militaire à l’Ukraine. Maintenant, le Canada se prépare à presque doubler sa présence en Lettonie, qui partage une frontière avec la Russie et la Biélorussie. De plus, Ottawa a annoncé jeudi de nouveaux achats pour la mission. C’est ce qui explique en partie l’incapacité du Canada pour intervenir en Haïti, selon Wayne Eyre, le chef de l’état-major des Forces armées canadiennes qui s’est confié à Reuters.
Shelovenie Jean