Des étudiants haïtiens qui sont au Maroc depuis plusieurs années critiquent vertement les responsables de l’ambassade d’Haïti dans ce pays qui, selon eux, n’a rien fait pour les aider à remplir les formalités devant leur permettre à avoir un statut légal. Des allégations que Josué Jean, le chargé d’affaires d’Haïti au Maroc, rejette d’un revers de main.
Un groupe d’étudiants haïtiens vivant en terre marocaine fait face actuellement à d’énormes difficultés à renouveler leur carte de séjour. Après plusieurs tentatives de mis à jour non abouties, ces étudiants dont leur cycle d’étude a déjà pris fin depuis plusieurs années, lancent un cri de détresse auprès des autorités haïtiennes.
Dans une lettre adressée au ministre des Affaires étrangères et des cultes, Jean Victor Généus en date du 16 décembre 2022, ces étudiants ont exposé leur situation calamiteuse dans ce pays du Maghreb. Ils demandent à l’État haïtien de leur venir en aide en urgence.
« Nous sommes nombreux des promotions se trouvant actuellement en situation irrégulière au Maroc après avoir bénéficié d’une bourse d’études dans des domaines variés. Notre carte de séjour arrive à expiration à la fin de nos études respectives. Ainsi avons nous sollicité de l’aide auprès de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) qui nous a clairement fait savoir que c’est à l’Ambassade d’Haïti au Maroc de résoudre cet affreux problème », ont rapporté ces boursiers de l’État haïtien dans cette correspondance dont le journal a une copie. Ils lancent un appel en urgence afin d’exiger aux instances compétentes de se pencher sur leur cas qui ne peut plus attendre.
«Nous tenons à vous préciser que sans cette carte de séjour, nous ne pouvons rien faire comme par exemple : postuler pour les offres d’emploi, faire la demande de stage et aussi la demande de visa et laisser le territoire marocain. Et pour l’heure actuelle, nous faisons l’objet d’éventuelle sanction», ont regretté ce groupe d’étudiants haïtiens au Maroc qui ne savent plus à quel saint se vouer.
De son côté, le chargé d’affaires d’Haïti au Maroc, Josué Jean ne voit pas de bon œil la démarche utilisée par ce groupe d’étudiants haïtiens dont leur programme d’étude arrive déjà à terme. Il dit être prêt, en tant que représentant d’Haïti auprès du royaume de Maroc à aider ces anciens boursiers à quitter le pays s’ils le désirent.
«Les personnes concernées par cette situation ne sont pas nombreuses et n’ont plus le statut d’étudiants. Elles ont déjà fini le programme de premier cycle universitaire et ont refusé retourner en Haïti. Alors que dès l’octroi des bourses d’études, ces étudiants avaient accepté de signer un document dans lequel ils avaient clairement accepté de revenir au pays après leur étude», a précisé le responsable de l’ambassade d’Haïti au Maroc.
‹‹ […] la carte de séjour est valide jusqu’à la fin de l’étude et peut-être renouvelée à condition que son détenteur s’inscrive dans un programme de maîtrise dans une université publique ou privée. Lors de notre rencontre avec ces anciens boursiers, nous les avions expliqué de fond en comble les démarches à entreprendre pour régulariser leur situation. Pour une raison où d’une autre, ils n’ont pas suivi nos conseils jusqu’à ce que leur carte de séjour arrive à échéance », a ajouté le diplomate qui dit développer de bons rapports avec la communauté haïtienne au constituée majoritairement d’étudiants.
Toutefois, l’ancien étudiant de l’Université d’État d’Haïti se dit conscient du problème confronté par ce groupe d’étudiant et se dit prêt à les aider à sortir de cette impasse difficile. «Vu la complication de la situation, ces étudiants ont deux choix, soit ils s’inscrivent à un centre universitaire public ou privé au Maroc afin de pouvoir renouveler leur carte de séjour convenablement en tant qu’étudiant réguliers ou bien ils font une demande devant les permettre à laisser le pays», a-t-il martelé.
Interrogé sur son rôle à jouer dans le processus devant favoriser une solution médiane à ce problème qui dure trop longtemps, M. Jean informe que l’ambassade est disponible et disposé à faire une demande en bonne et due forme de laisser-passer du côté de l’État marocain pour les étudiants concernés. Sans les deux issues relatées plus haut, le chargé d’affaires dit ne peut rien faire car, précise-t-il, le Maroc a ses propres lois liée à la migration.
Marc Wisly Hilaire