Le Réseau National de Défense de Droits Humains (RNDDH) rend publique, ce jeudi 26 janvier 2023, sa position sur les assassinats en série des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). Dans un rapport de six (6) pages, il dénombre 78 policiers assassinés depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Ariel Henry, soit 21 juillet 2021 à nos jours. Cette organisation rend le chef du gouvernement et le Directeur Général de la PNH responsables de chacune de ces vies perdues sous leur règne.
Le RNDDH se dit préoccupé par la dégradation évidente et accélérée de la situation sécuritaire générale du pays, depuis le début de l’année 2023. ‹‹ Cette préoccupation est accentuée par le fait que les agents de la PNH, délaissés par les autorités étatiques, semblent constituer la cible privilégiée des bandits armés, à un moment où le président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) fait aussi figure de la plus haute autorité exécutive du pays ››, a-t-on lu dans le document susmentionné.
Avant la fin de janvier 2023, au moins dix-huit (18) policiers sont déjà victimes d’actes attentatoires à leur vie. Parmi eux, quatorze (14) ont été assassinés, deux (2) autres sont blessés par balles lors de raids perpétrés contre eux par des bandits armés et deux (2) autres sont portés disparus.
Le RNDDH souligne que depuis l’ascension d’Ariel Henry au pouvoir, les bandits armés, devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissant chaque jour leur territoire, s’en prennent régulièrement aux agents de la PNH. En effet, du 20 juillet 2021 date d’intronisation de M. Henry à nos jours, soixante-dix-huit (78) policiers ont été assassinés, soit une moyenne de cinq (5) policiers par mois.
L’organisme de défense des droits humains dit estimer que le président du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), PM Ariel Henry, ainsi que le Directeur Général de la PNH, Frantz Elbé, sont responsables de chacune de ces soixante-dix-huit (78) vies perdues sous leur règne. ‹‹ L’histoire retiendra qu’ils n’avaient jamais rien fait en vue de protéger et de préserver la vie de ces agents qui avaient choisi de servir leur pays ››, a renchéri le RNDDH.
Ce qui se cache derrière cette dégradation accélérée de la situation
Le Réseau dit avoir de fortes raisons de croire que la dégradation accélérée de la situation sécuritaire du pays, après quelques jours d’accalmie, a pour objectifs de justifier et d’obtenir de la communauté internationale, l’envoi d’une force militaire étrangère en Haïti.
‹‹ Et, dans ce plan macabre, les policiers et policières servent de souffre-douleur aux dirigeants, ce qui fait de tous ceux qui portent l’uniforme de l’institution policière haïtienne, une potentielle victime, à tout moment, de raids, d’assassinats ou de blessures par balles ››, a poursuivi cette institution.
Somme toute, le RNDDH dit condamner avec la plus grande rigueur les assassinats en série des agents de la PNH et tient à présenter ses profondes sympathies à l’institution policière tout entière.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains dit comprendre la frustration et la souffrance des policiers. Toutefois, il estime de son devoir de les inviter à ne pas livrer le pays en général et les rues de Port-au-Prince en particulier, aux mains des bandits armés qui n’attendent que ça.
Shelovenie Jean