La crise humanitaire que connait Haïti affecte la disponibilité au Canada de produits alimentaires en provenance du pays de Dessalines. Des commerçants d’origine haïtienne, se confiant au journal radio Canada, déplorent que des commandes soient encore bloquées après une attente de trois à six mois. Il est difficile pour les Haïtiens de se procurer des ingrédients nécessaires à la préparation de la soupe au giraumon.
La situation d’Haïti impacte grandement les revenus et la qualité de vie des Haïtiens vivant à l’étranger, particulièrement au Canada. En effet, Mirmonde Saint Jean, copropriétaire de l’épicerie haïtienne Union Food à Scarborough, dans l’est de Toronto, explique au journal précité l’impact de la crise haïtienne sur son commerce.
‹‹ Il y a des étagères qui sont vides au magasin. Il y a certains produits qu’on ne trouve plus, comme le mamba haïtien (beurre d’arachides) et le riz Shella ››, a déploré Mirmonde Saint Jean.
La situation est pareille du côté d’Alexandre Herry, propriétaire d’une entreprise de distribution de produits alimentaires à Montréal. Sa clientèle première est d’origine haïtienne alors que de nombreux produits haïtiens ne sont plus disponibles, notamment le café, les cassaves, le de cacao et d’essences aromatiques.
Cela fait déjà un an que ce dernier a de la difficulté à importer des produits. Depuis le mois d’octobre, la situation s’est empirée. ‹‹ On ne peut plus rien recevoir par voie maritime ››, dit M. Herry, propriétaire de Rouge et Bleu Distribution.
« On a environ cinq cargaisons qui ne rentrent pas. […] La dernière fois qu’on a vécu une telle situation, c’était lors du tremblement de terre de 2010. On était coupé du pays », a-t-il raconté à la Radio Canada.
Cette crise pousse M. Herry à se tourner vers d’autres marchés. ‹‹ Ces derniers temps, on a dû se réinventer et aller chercher d’autres produits, par exemple des fèves locales et des produits en provenance des États-Unis, de la Turquie ou de la République dominicaine ››, a-t-il poursuivi.
Quant à l’épicière, elle dit attendre une bonne nouvelle. Un distributeur lui a promis d’importer par voie aérienne des giraumons. Ces derniers sont à la base de la soupe de l’Indépendance d’Haïti, pour le Nouvel an. Par avion, dit-elle, on est certain qu’on en aura, parce que c’est très important pour nous, les Haïtiens.
Tout compte fait, cette situation n’est pas sans conséquence sur l’économie haïtienne qui est au plus bas. En tout cas, il revient en grande partie aux autorités étatiques de prendre des dispositions sérieuses capables de mettre un terme aux troubles sociopolitiques, auxquelles fait face le pays.
Shelovenie Jean
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