Le ministère américain de la Justice a annoncé la levée des scellés contre sept chefs de cinq gangs haïtiens, dont ceux qui sont impliqués dans les enlèvements à main armée de 16 citoyens américains à l’automne 2021. Parallèlement, le département d’État américain offre trois (3) millions de dollars de récompenses pour la capture de trois d’entre ces sept chefs de gangs.
Le département d’État américain annonce des offres de récompense pouvant atteindre 3 millions de dollars pour des informations menant à l’arrestation et/ou à la condamnation de trois chefs de gangs haïtiens, pour avoir conspiré en vue de participer ou tenté de participer au crime organisé transnational. Un million de dollars pour la capture de chacun de ces trois accusés. Il s’agit de Joseph Wilson alias Lanmò San Jou, 29 ans ; Jermaine Stephenson, alias Gaspiyay dans la fin de la vingtaine et VitelHomme Innocent, 36 ans.
‹‹ Nous le faisons en conjonction avec l’annonce des accusations portées contre les trois individus par le ministère américain de la Justice ››, a-t-on lu dans un communiqué du département d’État américain, daté du 7 novembre 2022.
Le 16 octobre 2021, le gang des 400 Mawozo s’est engagé dans un complot visant à kidnapper 16 missionnaires chrétiens américains et un missionnaire canadien et à les retenir contre rançon. Les missionnaires ont été enlevés après avoir visité un orphelinat dans la ville de Ganthier, à l’est de Port-au-Prince. Les victimes d’enlèvement du groupe missionnaire comprenaient douze adultes et cinq enfants, a poursuivi ce communiqué.
Les États-Unis disent soutenir les efforts des partenaires haïtiens chargés de l’application de la loi qui cherchent à faire respecter l’État de droit en Haïti et à lutter contre la criminalité transnationale organisée qui continue d’être un facteur déterminant dans l’aggravation de la situation humanitaire et sécuritaire. Ces actions, ont-ils poursuivi, font partie de l’engagement des États-Unis à soutenir le peuple haïtien alors qu’il supporte le poids de la crise.
Selon le département d’État américain, ces récompenses sont offertes dans le cadre du Programme de récompenses contre le crime organisé transnational du Département d’État des États-Unis, qui, avec le Programme de récompenses pour les stupéfiants, a aidé à traduire en justice plus de 75 criminels transnationaux et principaux trafiquants de stupéfiants. Il dit avoir déjà versé plus de 155 millions de dollars en récompenses dans le cadre de ces programmes pour des informations menant à des arrestations et à des condamnations.
Les quatre autres chefs de gangs haïtiens dans le viseur des États-Unis
En plus des actes d’accusation pour l’enlèvement des missionnaires, le ministère de la Justice a par ailleurs annoncé des accusations contre quatre autres chefs de gangs haïtiens pour l’enlèvement de plusieurs citoyens américains en Haïti. Ils sont également recherchés, a-t-il dit.
Le chef du gang de Grand-Ravine, Renel Destina, alias Ti Lapli, 40 ans, a été mis en examen pour prise d’otage. L’acte d’accusation accuse le gang d’avoir kidnappé une victime américaine en février 2021, détenant la victime pendant environ 14 jours.
Un chef du gang Village de Dieu, Emanuel Solomon, alias Manno, la trentaine, a été inculpé dans le cadre d’une plainte pénale pour l’enlèvement d’un citoyen américain en janvier 2021.
Deux chefs du gang Kokorat san Ras, John Peter Fleronvil et Jean Renald Dolcin, ont été inculpés sur plainte pour enlèvement sous la menace d’une arme de trois victimes américaines en juillet 2022. Deux victimes, un couple marié, ont été détenues pendant six jours et libérées suite au paiement d’une rançon. Une troisième victime a été capturée le lendemain des deux autres victimes américaines et détenue pendant environ six jours pendant qu’un membre de la famille négociait sa libération.
Fleronvil et d’autres membres du gang Kokorat san Ras ont été arrêtés le 11 septembre par ds agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) alors qu’ils se préparaient à traverser la frontière vers la République dominicaine.
‹‹ Les accusations ne sont que des allégations et chaque accusé est présumé innocent à moins et jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée hors de tout doute raisonnable par un tribunal. S’il est reconnu coupable d’une infraction, la peine d’un accusé sera déterminée par le tribunal sur la base des lignes directrices consultatives sur la détermination de la peine et d’autres facteurs statutaires ››, a précisé le communiqué du ministère de la justice.
Le bureau local du FBI à Miami a enquêté sur les cas, avec l’aide précieuse du service de sécurité diplomatique du département d’État. La Police nationale d’Haïti a également fourni une aide précieuse.
Les procureurs américains adjoints Karen P. Seifert, Jack Korba et Brittany Keil pour le district de Columbia ont poursuivi les affaires avec l’aide du spécialiste parajuridique Jorge Casillas et du procureur américain adjoint spécial Beau Barnes pour le district de Columbia, selon les autorités de la justice américaine.