Le Secrétaire Général de l’Organisation des États Américains (OEA) a maintenu ses critiques face à la responsabilité de la communauté Internationale dans ce qui se passe en Haïti. Lors d’une entrevue accordée au journal états-unien « Miami Herald », Luis Almagro a clairement fixé sa position en ce qui attrait au retour des soldats des Nations-Unies en Haïti.
Dans son communiqué publié le lundi 8 août 2022, l’OEA a rendu la communauté internationale ainsi que les forces internes responsables de la crise multiforme à laquelle fait face Haïti. Dans l’interview avec Miami Herald, le Secrétaire Général de l’Organisation hémisphérique a accusé les États-Unis et d’autres d’avoir poussé à la fin la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), après 15 ans.
Selon Almagro, le retrait de la MINUSTAH a ouvert la voie à une situation comme celle que nous avons aujourd’hui. Des centaines de personnes ont perdu la vie à cause de la guerre des gangs.
Le responsable de l’OEA a déclaré que le retour des Casques bleus de l’ONU devrait être une première étape. Il croit qu’une nouvelle constitution haïtienne est encore plus nécessaire aujourd’hui. M. Almagro a fait ces déclarations au cours de son entretien avec ce journal américain.
En ce qui concerne son soutien à l’ancien Président Jovenel Moïse, assassiné le 7 juillet 2021, Almagro se justifie. Il a déclaré qu’il n’était pas différent du soutien de l’OEA à tous les dirigeants confrontés à des situations critiques.
‹‹ Ce n’est pas le gouvernement de Moïse qui a généré un tournant dans la dynamique de l’anarchie, l’affaiblissement des institutions, l’affaiblissement de la société civile et des gangs criminels, mais son assassinat ››, a-t-il déclaré audit journal.
Qu’est-ce qui explique cette nouvelle position d’Almagro
Sa nouvelle position publique, a-t-il dit, est une reconnaissance de la dynamique économique, sociale et politique en Haïti; où l’inflation approche les 30% par an, les craintes d’émeutes de la faim augmentent et plus de 470 personnes ont été tuées, blessées ou portées disparues au cours de la guerre des gangs, le mois dernier.
« Le retrait de la communauté internationale nous amène à un point de non-retour; ce qui m’amène à attirer l’attention sur les faits avec un haut sentiment d’urgence. La déclaration est particulièrement claire pour décrire ce point de non-retour où nous en sommes aujourd’hui », a déclaré M. Luis Almagro lors de l’entretien avec Miami Herald.
Rappelons que les Nations-Unies, via les Casques bleus, ont une lourde responsabilité dans l’apparition de l’épidémie de choléra, en Haïti.
L’épidémie de choléra qui éclata en octobre 2010 en Haïti compte parmi les plus meurtrières de l’époque contemporaine. Elle a causé 800 000 malades et au moins 10 000 morts, selon les sources officielles. Le bilan réel, bien plus élevé comme l’attestent plusieurs enquêtes de mortalité rétrospective, ne pouvant être énoncé qu’en ordre de grandeur (à savoir plusieurs dizaines de milliers de morts). C’est ce qu’on peut lire sur le msf-crash.org.
Shelovenie Jean
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