Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, est intervenu le 10 juin 2022, à la Tribune du 9ème Sommet des Amériques qui s’est déroulé à Los Angeles, États-Unis, du 6 au 10 juin. Le neurochirurgien a abordé la situation actuelle d’Haïti, le problème de la migration, entre autres. Il croit en une Amérique différente de celle d’aujourd’hui.
Le Sommet des Amériques s’est tenu cette année autour du thème ‹‹ Construire un avenir durable, résilient et équitable››. Ce dernier, selon le chef du Gouvernement haïtien, constitue en lui-même un objectif ambitieux et désirable pour l’Amérique. ‹‹ Si nous arrivions à transcender les égoïstes nationaux et à nous engager réellement à faire en sorte que ce thème ne soit pas seulement un slogan vide de contenu, l’Amérique serait très belle ››, a-t-il déclaré.
Le PM Henry met l’accent sur la construction d’une Amérique unie et intégrée, dans laquelle seront bannies la misère, la pauvreté, les inégalités et la violence. ‹‹ Imaginons une région où les richesses seraient réparties équitablement ; où personne ne serait laissé de côté et l’insécurité alimentaire ainsi que la faim pourraient complètement disparaître ; où les règles démocratiques communes du vivre ensemble permettraient à tous les citoyens de vivre dans la dignité et dans le respect des droits de tous››.
Une région caractérisée par les relations de bon voisinage où nous pourrions tous circuler librement d’une région à l’autre sans restriction inutile ; où la nature comme bien commun serait respectée et régénérée, les soins de santé seraient accessibles à tous et le foncier numérique serait comblé permettant à tous d’avoir accès aux bienfaits des nouvelles technologies.
‹‹Malgré les complexités et les difficultés des réalités politiques aux quotidiens, il est de notre devoir de penser l’avenir et de commencer maintenant à poser les bases de ce que sera notre futur et celui des prochaines générations.››
Ariel Henry dépeint la situation d’Haïti
En ce qui attrait aux problèmes de la migration, le PM croit que l’accent doit être mis en particulier sur la recherche de solutions concrètes et durables aux problèmes qui poussent les migrants à partir de chez eux.
Comme d’autres pays de la région, Haïti, a-t-il précisé, a besoin d’investissements massifs, créateurs d’emplois stables et se doit d’offrir à notre jeunesse et aux candidats à l’immigration illégale des opportunités et des raisons d’espérer un avenir meilleur.
‹‹ En Haïti, ces problèmes ont pour nom la misère, le chômage, l’absence d’opportunités pour les jeunes, les inégalités, l’insécurité et l’instabilité politique », a-t-il souligné.
Les autorités haïtiennes, a poursuivi M. Henry, acceptent toujours de coopérer avec les pays de la région qui veulent rapatrier les migrants illégaux haïtiens. Mais il continue à plaider pour qu’un traitement humain respectueux de leurs droits leur soit réservés.
Concernant la crise politique à laquelle fait face le pays, il dit poursuivre sans relâche à parler aux autres acteurs pour tenter d’élargir le consensus issu d’un Accord politique entre des forces politiques antagoniques et des secteurs de la société civile. Ce qui facilitera la tenue des prochaines joutes électorales.
M. Henry a mentionné également que son pays confronte à une insécurité alimentée par des gangs armés qui volent, qui violent, qui tuent et qui kidnappent des nationaux et des étrangers. Le Sud, affectée par le séisme du 14 août, est coupée du reste du pays à cause des gangs armés.