Le Groupe de Protection de la Plaine dresse un rapport détaillé de la situation des déplacés de la Plaine du Cul-de-Sac, suite aux violents affrontements entre les gangs armés de la région, fin avril. Le constat est alarmant, selon cette structure qui dans son rapport fait un ensemble de recommandations aux autorités concernées.
80% des déplacés se réfugient dans le côté Nord de la Croix-des-Bouquets à savoir Canaan, Corail, Jérusalem et Rosambert. Un pourcentage minime de déplacés a pris la route de plateau Central et Artibonite. Tabarre est le seul endroit où il y a un site de déplacés, recevant environ 120 familles, selon le Groupe.
Les informations parvenues à cette structure lui ont permis d’affirmer que sur chaque 10 maisons des zones affectées, environ 7 à 8 sont pratiquement vides ;
Plus de 78 personnes ont perdu la vie dont 9 enfants de moins de 15 ans à Croix-des-Bouquets, 18 à Croix-des-Missions, 31 à Bute-Boyer, 15 à Santo, 3 à Blanchard et 11 à Bigarade;
Environ 640 écoles des zones touchées ont fermé leurs porte. Ce chiffre représente 100% des écoles des zones de violence récente, sans compter les écoles déjà fermés non loin de centre-ville de Croix-des-Bouquets ;
Plus de 265 entreprises ont fermé leurs portes sans compter les activités commerciales informelles. Environ 400 églises de toutes confessions ont fermé aussi leurs portes;
Au niveau de Canaan et Corail, plus de 2800 familles confirment avoir accueilli au moins 4 personnes chez elles, sans compter celles qui accueillent une ou deux personnes. Seulement dans ces quartiers, un total de 2890 enfants déplacés a été identifié, parmi eux 1960 filles et 930 garçons ;
Plus d’une quarantaine de maisons sont incendiées entre 24 Avril et 3 Mai 2022 à Santo, Shada, Bigarade et Bute-Boyer.
Les besoins prioritaires des familles déplacées
Par ailleurs, face à ce constat alarmant, le groupe formule un ensemble de recommandations aux autorités concernées en vue d’apporter main-forte aux victimes.
Les actions suivantes s’avèrent importantes pour les familles déplacées comme le don de kits hygiéniques et assistance en eau potable, vu que les principaux chauffeurs de camions d’eau qui alimentaient habituellement ces zones ont toujours peur de s’approcher.
L’appui psychosocial est l’un des aspects fondamentaux à prendre en compte pour les familles, particulièrement les filles et les garçons.
Des personnes témoignent avoir vécu des scènes de violences horribles. Un garçon de 7 ans dit avoir vu comment on a décapité un homme qui était son voisin, d’après le groupe.
Les déplacées ont besoin d’un soutien en activité génératrice de revenu vue que cette crise les a appauvri davantage.
Le soutien en scolarisation pour tous les enfants déscolarisés à cause de la crise, la relocalisation des personnes déplacés, la poursuite des activités de collecte de données sont nécessaires, selon cette structure.
Et après avoir sorti de l’urgence, recommandé le groupe, un plan d’accompagnement social pourrait être élaboré en faveur de ces familles.