L’Action Internationale pour les Droits Humains (AIDH) dénonce les conditions dans lesquelles évoluent les prisonniers dans les centres carceraux d’Haïti. De 2017 à 2020, 564 détenus sont décédés, soit plus de 15 prisonniers par mois.
L’AIDH, dans un rapport de 20 pages, met en exergue les mauvaises conditions de vie des détenus en Haïti. Elle peint également un tableau sombre sur le système judiciaire haïtien ainsi que le climat sécuritaire du pays.
Dans ce rapport, l’organisme de défense des droits humains, constate une absence totale du pouvoir judiciaire dans le pays. Il dénonce le fait que les mandats de 70% des juges affectés dans le système sont expirés et ne sont pas renouvelés.
Plus loin, l’AIDH souligne que même le Conseil Supérieur du Pouvoir judiciaire (CSPJ) chargé d’assurer le contrôle des juges a été caduc pendant trois (3) mois.
Quant à la situation sécuritaire du pays, l’institution déplore l’accroissement des bandes armées à travers plusieurs régions. Durant l’année écoulée, le nombre des victimes des actes de violence s’élève à 893 personnes, dont 50 policiers. Aussi, les autorités policières ont recensé 456 cas d’enlèvement de janvier à novembre 2021. De manière non officielle, les chiffres augmentent à 949 cas de Janvier à Décembre 2021.
Selon l’AIDH qui tire la sonnette d’alarme, la Police haïtienne n’a pas les moyens adéquats pour contrecarrer la recrudescence de cette insécurité liée à la prolifération des gangs.
D’un autre côté, l’AIDH rapporte que 564 détenus haïtiens ont succombé durant les trois dernières années, 2018 à 2021. Les prisonniers, selon cette structure, souffrent de faim et de pénurie d’eau. Outre la surpopulation dans les centres pénitentiaires, les détenus n’ont pas l’accès à l’électricité.
L’AIDH appelle les autorités étatiques à pencher sur la situation inhumaine à laquelle font face les prisonniers. Elle les invite également à œuvrer pour rétablir la sécurité sur le territoire national.
Shelovenie Jean