Le Premier ministre haïtien Ariel Henry s’exprime sur les différentes initiatives visant à lui remplacer, le 7 février prochain. Ce lundi 17 janvier 2022, il rejette l’idée de laisser le pouvoir à un Président qui n’est pas élu démocratiquement. Il se prononce ainsi lors de l’investiture de l’écrivaine Emmelie Prophète au ministère de la Culture et de la Communication.
Le Dr Henry affirme avoir repris, depuis des jours, des consultations avec les secteurs concernés par la mise en place des organes prévus par l’Accord du 11 septembre. Aussi, il annonce pour bientôt la mise sur pied d’un Conseil Électoral Provisoire crédible, une Assemblée Nationale Constituante représentative.
‹‹ Le prochain locataire du palais national sera un président élu librement et démocratiquement par la majorité du peuple haïtien ››, déclare le Premier ministre.
Sur ce, il rappelle qu’il n’existe dans le contexte actuel aucun moyen légal ou constitutionnel pour choisir un président provisoire légitime. ‹‹ Personne n’a une telle autorité. Certains sont tentés par le recours à la violence ou à l’élimination de responsables d’Etat ››, déclare le chef du Gouvernement. Cette déclaration fait référence à l’assassinat du Président Jovenel Moïse, le 7 juillet 2021.
Selon le neurochirurgien, l’instabilité politique a déjà couté trop cher à la Nation. Suivant ce constat, il invite les démocrates haïtiens à laisser de côté leurs ambitions partisanes et immédiates. Le PM les invite à mettre le cap sur la création d’un environnement sûr et stable, propice à la relance des activités économiques et à la tenue des élections.
Le moment est au dialogue selon le PM
‹‹ Le temps n’est pas aux querelles de chapelle ni aux luttes fratricides pour la conquête d’un pouvoir éphémère ››, dit Henry. Dans cette conjoncture, insiste-t-il, la nation ne peut s’engager dans le jeu de chaise musicale à la tête de l’État.
Ainsi, il tend la main aux initiateurs et signataires des différents accords dont celui de Montana qui attend son départ. Le PM réitère son appel au dialogue et à la concertation pour sortir le pays du marasme.
‹‹ Je veux croire qu’ils sont de bonne foi et veulent sincèrement que quelque chose change dans notre pays ››, a-t-il espéré.
Par ailleurs, Ariel Henry se prononce ainsi dans une conjoncture où des secteurs nationaux entreprennent des initiatives pour doter le pays d’un nouveau président issu des accords politiques.
Shelovenie Jean