‹‹ Le Président haïtien Jovenel Moïse dressait une liste de narcotrafiquants. Ses tueurs l’ont saisie ››, telle est la révélation faite par le journal états-unien, New York Times, ce dimanche 12 décembre 2021. Ce suite aux témoignages des anciens hauts fonctionnaires de l’État et conseillers de Moïse qui se confient au journal. Ces fonctionnaires présument que cette lutte a en partie coûté la vie au 58ème chef d’État haïtien.
Jovenel Moïse avant son meurtre, s’était lancé dans une lutte contre des trafiquants d’armes et de drogue. Selon les aveux de ces conseillers, il était même sur le point de citer des noms.
Avant son assassinat, le 7 juillet 2021, Moïse avait commencé à dresser une liste de puissants politiciens et d’entrepreneurs impliqués dans le trafic de drogue en Haïti. Il avait l’intention de la remettre au gouvernement états-unien, affirment quatre hauts fonctionnaires et conseillers haïtiens chargés de rédiger le document.
Selon ces fonctionnaires qui se confient aux New York Times, le Président leur avait ordonné de n’épargner personne, pas même ceux qui l’avaient propulsé au pouvoir. Cette mesure parmi d’autres, prises à l’encontre des présumés trafiquants de drogue, auraient pu motiver son assassinat, d’après la lecture de ces personnalités.
Les assaillants ont parti avec des documents volés dans les dossiers du Président
‹‹ Après l’assassinat du Président, les assaillants se sont mis à fouiller précipitamment dans ses dossiers ››, a raconté la Première dame Martine Moïse qui faisait semblant d’être morte après avoir été touchée par balles.
Elle ne savait pas ce que les mercenaires avaient volé. Toutefois, la veuve de Jovenel Moïse leur a entendu parler. “C’est ça”, disent-ils avant de prendre la poudre d’escampette.
Par ailleurs, les enquêteurs, sur le lieu du crime, ont constaté le bureau de M. Moïse en désordre et des documents éparpillés partout.
Interrogé par la justice, certains membres du commando arrêtés par la police ont avoué que leur priorité absolue était de récupérer la liste sur laquelle travaillait Jovenel Moïse. Selon trois hauts fonctionnaires haïtiens au courant de l’enquête, cette dernière était une liste de noms de trafiquants de drogue présumés.
D’après les conseillers du défunt Président, le document se situe dans le cadre d’une série d’accrochages entre Moïse et de puissantes figures politiques et du monde des affaires. Certaines d’entre elles soupçonnées de trafic d’armes et de stupéfiants. Moïse connaissait certaines de ces personnes depuis des années, et elles se sentaient trahies, ont-ils raconté.
Quelques mois avant sa mort, Jovenel Moïse avait pris des mesures pour faire le ménage dans les services douaniers du pays. Il avait décidé entre autres de nationaliser un port maritime connu pour des activités de contrebande, détruire une piste d’atterrissage utilisée par les trafiquants de drogue et enquêter sur le lucratif commerce de l’anguille.
Le commerce de l’Anguille est récemment identifiée comme étant un canal de blanchiment de fonds, selon ce journal étranger.
Entre temps, le juge instructeur en charge de l’enquête sur ce crime a déjà auditionné plus d’une trentaine de suspects. Cette semaine, des anciens membres de son administration sont attendus devant le cabinet d’instruction.
Shelovenie Jean