Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, l’industrie du kidnapping fonctionne à plein temps et en toute impunité. Pas une semaine sans que de nouveau cas d’enlèvement soient signalés. Personne n’est en lieu sûr. Le citoyen lambda est susceptible d’être enlevé partout ; à l’Église, sur son quartier et même chez lui.
En effet, de Janvier à septembre 2021, au moins 628 personnes sont élevées à Port-au-Prince et dans ses environs. Ces chiffres figurent dans le rapport du Centre d’Analyse et de Recherche en droit de l’Homme (CARDH), publié le 7 octobre 2021.
Joana Dorcéus, une artiste qui a été kidnappée le 17 janvier 2021 est revenue sur les ondes de Magik9 sur le drame qu’elle a connu. Après avoir été relâchée, elle raconte s’être rendue à la DCPJ et les kidnappeurs ont été mis au courant de ce qui a été dit durant sa déposition.
‹‹ Suite à ma déposition, les ravisseurs m’ont appelé pour me dire qu’ils sont au courant de tout ce que j’avais rapporté aux enquêteurs de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) et ils ont proféré des menaces à l’endroit de ma famille ››, a raconté Mme Dorcéus ce mardi 12 octobre 2021.
Avec des victimes couvrant toutes les classes sociales et des rançons allant d’aussi peu que 100 $ à six chiffres, Haïti détient désormais le titre tragique du taux d’enlèvement par habitant le plus élevé sur Terre, selon le journal états-unien Washington Post. La vague est si forte que cette année, Port-au-Prince enregistre plus d’enlèvements en termes absolus que Bogotá, Mexico et São Paulo réunis, a-t-il rapporté.
À qui profite cette situation de terreur à laquelle est confrontée Haïti ? Selon tout constat, ni les gouvernements passés ni celui d’Ariel Henry, y compris les partenaires internationaux qui renouvellent sans cesse leur support à la Police nationale, n’ont posé aucun acte significatif visant à éradiquer le phénomène du kidnapping en Haïti.
Shelovenie Jean