Le regroupement de bandes armées ‹‹ G9 an fanmi e alye›› se métamorphose. Il s’agit désormais de « Forces Révolutionnaires G9 an fanmi e alye ». Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi Jimmy « Barbecue » Chérizier, le chef du groupe entouré d’une centaine d’hommes lourdement armés, précise sa ligne de combat et identifie ses ennemis.
Le chef de gang qui se pense être le sauveur de la masse défavorisée croit que les acteurs politiques du pouvoir et de l’opposition ainsi que la bourgeoisie sont les principales responsables de la misère de la population haïtienne. Pour lui, l’heure est venue pour utiliser ses armes afin de défendre cette population contre tous ces ennemis communs.
L’ex-policier converti en chef de gang affirme que ce sont les personnes qui ont armé les jeunes des quartiers populaires pour maintenir le statu quo social qu’il veut combattre. ‹‹ Cette fois ci nous devons retourner les armes contre eux››, rétorque Jimmy Chérizier qui prétend être un révolutionnaire.
Dans le cadre de cette supposée révolution, les entreprises commerciales, les banques et les concessionnaires d’automobile sont les principales cibles de G9.
Pour légitimer son discours, Jimmy Chérizier, chef de ce groupe armé qui se métamorphose en ‹‹ Forces Révolutionnaires an fanmi e alye ››, afirme que le pays depuis 40 ans est pris en otage par une minorité au détriment de la majorité.
Se basant sur ces considérations, il annonce la couleur pour les prochaines scènes de pillage.
En effet, le fer de lance du groupe G9 en famille et alliés encourage la population à prendre la direction des banques commerciales, des supermarchés, des concessionnaires d’automobile pour aller chercher l’argent et tout ce qui lui revient de droit. ‹‹ Le moment est venu pour mettre fin à ce système qui s’empare de toutes les ressources du pays ››, dit-il.
Épinglé dans les rapports de plusieurs organismes de droits humains pour avoir participé au massacre de La Saline, Jimmy Chérizier s’adresse à toute organisation de défense des droits de l’Homme ainsi que les médias qu’il croit projeter une mauvaise perception de lui et de ses alliés.
Il invite ces secteurs à dénoncer de préférence ceux qui ont armé les jeunes des quartiers défavorisés pour asseoir leurs intérêts mesquins.
À souligner que depuis plusieurs années, notamment durant le quinquennat du Président Jovenel Moïse, l’histoire des bandes armées dans le pays prend une tournure sans précédent. De plus en plus, ils défient les forces de l’ordre en s’exposant librement, devant certains médias, pour annoncer la terreur.