Le dossier relatif à l’assassinat de Me Monferrier Dorval est dans l’impasse. Le Juge instructeur en charge du dossier, Renord Régis se trouve dans de beaux draps dans l’instruction de cette affaire. Alors que le commissaire du Gouvernement refuse d’exécuter ses ordonnances, la Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a exigé le retour de l’arme à feu qui a été mise à la disposition des policiers qui assurent sa sécurité.
Environ dix (10) mois après l’assassinat de Me Monferrier Dorval, Bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Port-au-Prince dans la nuit du 28 Août 2020, l’instruction n’avance plus. Selon Me Arnel Rémy, le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude, refuse d’exécuter les ordonnances du Magistrat instructeur.
‹‹ Les ordonnances du Juge Renord Régis au commissaire du Gouvernement pour l’audition de plusieurs personnages clés du pouvoir en place, tels que la Première Dame, Martine Moïse, Guichard Doré, l’ex-Premier ministre Joseph Jouthe, l’ex-Sénateur Carl Murat Cantave, entre autres, ne sont toujours pas exécutées ››, se désole Arnel Rémy, Avocat du Barreau de Port-au-Prince.
C’est le Commissaire du Gouvernement qui constitue un obstacle à l’avancement du dossier car c’est lui qui, selon la loi, est tenu de faire le suivi de l’ordonnance du Juge instructeur, soutient-il lors d’une entrevue avec haititweets.
Le Magistrat laché sans sécurité…
La dernière goutte d’eau qui fait renverser la vase, selon Me Rémy, c’est la décision de la Direction Générale de la PNH à l’encontre de la sécurité du Juge Renord Régis. En fait, à travers sa Directrice logistique, la PNH a exigé, le 17 juin dernier, le retour de l’arme à feu qui a été mise à la disposition des policiers qui assurent la sécurité du Magistrat.
‹‹ Pour le moment, le Juge se considère comme un cadavre ambulant. Craignant pour sa sécurité, il se met à couvert », confie à Le Nouvelliste, une source proche du Magistrat.
Considérant la complexité et la sensibilité de ce dossier, Arnel Rémy croit que le commandant en chef de l’institution policière, en exécutant une telle décision, envoie un signe terrifiant et inquiétant contre la bonne marche de l’instruction de cette affaire.
‹‹ Pourquoi le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) n’a pas réagi? Pourquoi cette velléité manifeste de l’Exécutif pour faire obstacle à l’avancement du dossier ? Quelle connivence existe entre le pouvoir en place et le CSPJ? ››, se questionne Me Arnel Rémy.
Toutefois, étant porte-parole du Collectif des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (CADDHO), Me Rémy renouvelle la solidarité entière de cette structure au Juge Renord Régis.
Par ailleurs, il rappelle à l’Administraion au pouvoir que ce dossier est suivi par toute la communauté internationale. Se montrant très optimiste, il croit que rien de malheur ne peut arriver au Juge instructeur et la justice va être rendue en faveur du feu Bâtonnier Monferrier Dorval.
Shelovenie Jean