Maurice Alfredo Sixto, professeur de littérature, conteur et humoriste haïtien, est né le 23 mai 1919 et mort le 12 mai 1984. Cette année, Haïti célèbre le 102 ème anniversaire de sa naissance et le 37ème anniversaire de sa mort. Pour honorer la mémoire de ce personnage, la Fondation Maurice A. Sixto, (FMAS) met les projecteurs sur Woodly Caymite, connu sur son nom d’artiste Filipo, pour avoir réalisé en France la bronze de « Modeste Testas ». Une statue qui symbolise la période esclavagiste à Saint-Domingue.
Pour marquer dignement ce double anniversaire, la Direction de la FMAS a choisi d’honorer le vendredi 21 mai dernier un jeune qui, selon l’institution, a fait la fierté d’Haïti en France. En effet, dans les locaux de la Fondation, en présence la presse, près d’une vaingtaine de personnes se sont réunies pour saluer le jeune Filipo qui a réalisé le 10 mai 2019, le statut « Modestes Testas » à Bordeaux, en France.
Wally Steeven Laguerre, responsable culturel à la Fondation présente Filipo comme quelqu’un qui est apprécié par les étrangers, mais traité en parent pauvre dans son pays natal. Il croit que ce jeune haïtien mérite dêtre honoré, après avoir réalisé cet exploit sur le sol de l’ancien colonisateur de Saint-Domingue. » Cet ouvrage symbolise la période esclavagiste qu’a connue Saint-Domingue qui devient Haïti depuis l’indépendance, le 1er janvier 1804″, souligne M. Laguerre.
La Directrice exécutive de la FMAS, Gertrude Séjour, salue le talent de ce jeune sculpteur de 26 ans. Elle profite de l’occasion pour dénoncer le comportement des autorités haïtiennes qui, selon lui, n’encouragent pas ceux qui méritent d’être encouragés.
« La France et tant d’autres pays ont salué cette réalisation alors qu’en Haïti on a jamais parlé de ce sujet. Ceci est inacceptable », dénonce Mme Séjour qui a célébré aussi, le dimanche 23 mai, l’anniversaire de l’auteur de « Gwo Moso » avec plus d’une vingtaine d’enfants membres de ladite Fondation.
De son côté, Woodly Caymite alias Filipo avec un visage souriant remercie la Fondation Maurice A. Sixto pour avoir apprécié son talent. « Si de nombreux pays ont réagi dès la réalisation de cette sculpture, depuis mon retour en Haïti en mai 2019, la Fondation Sixto est la première à reconnaitre ma valeur, la première institution haïtienne qui prend le temps de vulgariser cet ouvrage« , a laissé entendre ce jeune haïtien qui dénonce l’attitude des autorités de l’Etat qui, selon lui, accordent très peu d’importance à la jeunesse productive.
Qui était Modeste Testas?
Modeste Testas a été arrachée à sa famille pour connaitre les horreurs de l’esclavage. Originaire de l’Afrique de l’Est, en 1781, modeste avait 16 ans quand elle fut vendue à un colon français de Bordeaux, lieu où Filipo a réalisé sa sculpture.
Selon l’histoire racontée par son arrière petite fille, Laurraine Manuel Steed, ce colon était propriétaire d’une habitation à Jérémie au point que jusqu’à maintenant cette localité est appelée « Kay Testas ».
« C’est grâce à ton talent de sculpteur que l’image de mon arrière parent qui a connu les souffrances de l’esclavage est immortalisée sur les Quais de Bordeaux. Ainsi cette ville reconnait son histoire esclavagiste », écrit-elle à Filipo le jour de cette activité à laquelle le sculpteur a été honoré en mémoire de Maurice Sixto.
Elle salue la ténacité de la Fondation en générale et celle de Mme Séjour en particulier pour avoir aidé le peuple haïtien à reconnaitre l’immense talent de cet artiste.
Par le biais de Marie Carmel Berrouêt, qui a donné lecture de ce message, Laurraine Manuel Steed rappelle que cette statue est sculptée en mémoire de toutes celles et de tous ceux qui ont connu l’esclavage.
A noter que Modeste Testas est morte à Jérémie, chef lieu du département de la Grand’Anse, dans la localité qui porte son nom « Kay Testas », à l’âge de 105 ans.
Shelovenie Jean