Haïtitweets publie ci-après, en toute intégralité, une note de presse du Collectif Défenseurs Plus. Par laquelle, l’organisme des droits humains exprime ses préoccupations face à la recrudescence de l’insécurité et la précarité de la situation socio-économique du pays. Il en profite pour rappeler aux autorités étatiques la nécessité absolue d’assumer leurs responsabilités.
Le Collectif Défenseurs Plus, organisme haïtien de promotion et de défense des droits humains, est indigné par le laxisme des autorités étatiques face à la montée sans précédent de l’insécurité et la criminalité en Haïti. Elles refusent de voir et de comprendre à quel point la population est aux abois et réclame de meilleures conditions de vie.
En effet, Défenseurs Plus constate que la sécurité, droit fondamental attaché à chaque citoyen et citoyenne, devient un luxe. En ce sens, Défenseurs Plus estime que l’État haïtien a failli à sa mission, qui est de garantir le droit à la sécurité de la population haïtienne.
Par ailleurs, la situation économique de la population haïtienne devient de plus en plus précaire, plus précisément dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Selon un rapport de l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), publié au début du mois de mars 2021, 40% de la population, soit 4.4 millions d’haïtiens et d’haïtiennes auront besoin d’une assistance alimentaire.
Une partie de la population continue de vaquer à leurs occupations certes, mais le climat de peur et de terreur qui règne dans les rues, paralyse trop souvent les activités socio-économiques et culturelles dans le pays. L’insécurité, sous toutes ses formes, continue de faire des victimes malgré les mises en garde lancées certains membres de la communauté internationale tels le Canada, la France, les Etats Unis et autres.
De plus, Défenseurs Plus se sent préoccupé par la prolifération des groupes armés en Haïti. Presque chaque quartier est dirigé par un chef de gang sous le regard passif des autorités, incapables de garantir le droit à la vie de ses habitants, conformément à la Déclaration Universelle des droits de l’homme en ses articles 3.
En effet, les actes de barbaries ne cessent de se multiplier sur le territoire tels que : le cas du massacre perpétré au Bel-Air pour la troisième fois le 1er avril 2021 entraînant la mort d’environ 15 personnes et l’incendie de plusieurs maisons laissant des enfants et des vieillards dans la rue; l’enlèvement de plusieurs religieux le dimanche 11 avril à Croix-des-Bouquets ; l’assassinat de l’homme d’affaire Patrick Thébaud dans l’après-midi du lundi 12 avril 2021 à Canapé-Vert (Port-au-Prince), pour ne citer que ceux-là.
Devant ce constat alarmant, Défenseurs Plus veut rappeler aux dirigeants haïtiens, l’article 19 de la Constitution haïtienne de 1987 amendée qui dispose clairement : « L’État a l’impérieuse obligation de garantir le droit à la vie, à la santé, au respect de la personne humaine, à tous les citoyens et citoyennes sans distinction, conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ».
Fort de ces constats, Défenseurs Plus exige des autorités étatiques de prendre leurs responsabilités afin de garantir la sécurité de la population. Il est inadmissible que les fils et filles de la Patrie continuent de subir la terreur des gangs armés sans l’intervention efficace des autorités gouvernementales et policières. Dénonçant la violence sous toutes ses formes, Défenseurs Plus rappelle aux autorités étatiques que la sécurité est essentielle au bien être de tout individu ainsi qu’au progrès (politique, socio-économique et culturel) de toute société.
Fait à Port-au-Prince, le 22 Avril 2021
Antonal MORTIMÉ
Co-Directeur