Alors que le système judiciaire est nourri par les contribuables, les associations de magistrats se mettent en grève de manière illimitée depuis février 2021, sous prétexte de réclamer le retour de l’exécutif sur la décision de mettre à la retraite trois juges à la cour de cassation qui, en contravention avec le décret portant statut de la magistrature, se sont enlisés dans la politique active.
Si des observateurs pensent que la justice haïtienne est toujours en grève, fut-ce partielle, le Bureau Intégré des Nations-Unies (BINUH) tire la sonnette d’alarme sur la situation de détention préventive prolongée qui passe de 76% à 85% de juin 2020 à Mars 2021.
Le phénomène de la détention préventive prolongée dans les centres carcéraux haïtiens demeure, depuis longtemps, une entrave à l’Etat de droit préconisé par les autorités haïtiennes. Le Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) exprime ses préoccupations, et annonce le danger imminent qui menace l’Etat de droit.
En effet, le BINUH attire toutes les attentions sur ce phénomène et rapporte que le pourcentage de personnes en détention préventive prolongée dans les prisons en Haïti qui augmente de plus de 14% sur les 9 derniers mois. Préoccupé par ce constat alarmant, il interpelle les autorités compétentes afin qu’elles règlent cette situation qui, selon lui, constitue un traitement inhumain et dégradant de la personne.
Le bureau intégré de l’ONU en Haïti va plus loin pour alerter les dirigeants de la République sur ce danger qui, dit-il, menace les fondements de l’Etat. Ainsi, il exige les concernés à prendre toutes les dispositions nécessaires pour éviter le chaos.
« La détention préventive prolongée dans les prisons haïtiennes menace les fondements même de l’État de droit. Le BINUH alerte les autorités concernées et les enjoint à tout mettre en œuvre pour réduire la surpopulation carcérale dans le respect des droits humains », conseille le BINUH aux dirigeants haïtiens.
Shelovenie Jean