La Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD) se dit interpeller par la situation critique de la sécurité en Haïti. Elle écrit au Directeur de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Frédéric Leconte, et menace de porter plainte contre les autorités au pouvoir, dès que techniquement possible, par devant des tribunaux nationaux et internationaux.
La dirigeante de la Fusion, Edmonde Supplice Beauzile, membre de cette structure, a fait lecture de la correspondance adressée à la DCPJ au cours d’une conférence de presse. Dans cette lettre, la DIRPOD attire l’attention du chef de la DCPJ, Frédéric Leconte, sur les différents cas d’insécurité les uns plus choquants que les autres, notamment l’exécution sommaire du Docteur Ernst Paddy, le dimanche 28 février dernier.
« S’agit-il d’une forme de terrorisme d’Etat », questionne la DIRPOD en soulignant que depuis 2 ans la situation d’insécurité ne cesse d’empirer et les chiffres remontent en 2020 à plus de 1200 cas de kidnapping et 480 personnes tuées. De Janvier 2021 à date le nombre de cas de kidnapping s’élève à 3000 et un millier de personnes tuées, déplore l’opposition à travers cette lettre dont copie conforme est acheminée à plusieurs autres institutions.
En appelant la DCPJ à assumer sa responsabilité, conformément aux lois de la République, face à cette situation troublante, la DIRPOD s’étonne de « la déclaration de Magalie Habitant [ancien cadre de l’Etat] le 1er mars dernier, affirmant avoir rendu service au pays en allant chercher les deux ressortissants dominicains kidnappés le 20 février 2021 ». Un étonnement qui prend des proportions avec, entre autres, l’arrestation pour trafic de drogue de Joseph Lissener Mathieu détenteur d’une carte d’accès au palais national.
Pour le coup, ce regroupement de partis politiques de l’opposition dénonce la passivité du pouvoir en place à combattre l’insécurité en affirmant que des autorités au plus haut niveau de l’Etat ont connu les lieux où se cachent les bandits qui sèment le deuil au sein de la population.
La DIRPOD menace de porter plainte contre les autorités au pouvoir
Alarmée par cette situation sans précédent, l’opposition déplore le fait qu’aucun kidnappeur n’a été arrêté par les autorités policières ni aucune personne suspecte n’a été interpellée par la DCPJ. Toutefois, affirme la DIRPOD, les autorités n’ont pas cessé d’utiliser cet organe de la police comme instrument pour persécuter des personnalités de l’opposition face au pouvoir en place.
La DIRPOD croit que les fonctionnaires et les employés de l’Etat sont directement responsables, selon les lois pénales, civiles et administratives, de la violation des droits humains. Par contre, elle annonce qu’une plainte sera déposée contre les violateurs des droits humains.
« Face à ce danger public qui menace l’existence de la nation haïtienne, la DIRPOD, dès qu’il sera techniquement possible, portera plainte par devant les tribunaux et cours nationaux et internationaux jusqu’à ce que les violateurs de droits soient jugés et punis conformément à la loi », a fait savoir ses partis politiques de l’opposition.
L’Ancienne sénatrice du département du Centre, Edmonde Supplice Beauzile affirme que d’autres correspondances pareilles seront acheminées auprès d’autres institutions du pays y compris l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), afin de les interpeller sur les décisions à prendre face à cette situation.
Shelovenie Jean