Ils sont plus que trois juges à la cour de cassation à convoiter le fauteuil présidentiel. Dabrésil l’a reconnu, après avoir sorti de prison – sans être acquitté pour autant – accusé de complot contre la sureté intérieure de l’Etat et tentative de coup d’Etat. Mécène Jean-Louis l’a assumé en s’autoproclamant Président. Il est désormais interdit de quitter le territoire pour usurpation de titre. Me Wendelle Coq, la présidente de Moise Jean-Charles, est silencieuse sur la question mais n’a pas démenti l’actualité autour de son nom…. D’autres se terrent, malgré l’envie de passer outre la constitution et la loi portant statut de la magistrature.
Port-au-Prince, fevrier 2021 (haititweets.com.- La plus haute instance du pouvoir (et du système) judiciaire s’enlise dans la politique en violation flagrante, entre autres, de la constitution et de la loi portant statut de la magistrature. Joseph Mécène Jean-Louis, Wendelle Coq Thélot et Yvikel Dabrézil, entre autres, ont été candidats à la présidence provisoire. Mis à la retraite pour garantir la bonne marche de l’institution judiciaire et l’indépendance de la justice, plusieurs de ces juges ne sont pas à leur première tentative…
Au fait, ce n’est pas la première fois que des juges à la cour de Cassation font des yeux doux au fauteuil présidentiel en dehors des prescrits de la constitution. Le 18 octobre 2016, des juges à la cour de cassation, entre autres et encore Me Wendelle Coq Thélot et Joseph Mécène Jean-Louis, ont paraphé une résolution pour réclamer le pouvoir du Président Jocelerme Privert.
A l’époque, voulant remplacer Jocelerme Privert, ils ont évoqué la constitution de 1987 qui prévoit la cour de cassation comme option en cas de vacance présidentiel, à défaut de la version amendée pleinement en vigueur qui enlève « l’esprit politique de la tête des juges » comme l’avait répété le président de la cour de cassation, Me René Sylvestre, lors de l’un de ces discours en octobre 2020.
Le Président de la cour de cassation, Me Rene Sylvestre se démarque de ses pairs
La démarche de ces juges, jugée par les observateurs de l’époque de surprenante et hors-la-loi, a été justifiée dans leur note de « réclamation du pouvoir » par le fait que « la gouvernance de la République [Jocelerme Privert, ndr] est livrée à des autorités illégales et illégitimes qui avaient sciemment écarté le pouvoir judiciaire de l’accord désormais caduc du 6 février 2016 ».
Pour le coup, ils ont contesté l’organisation de la nouvelle élection présidentielle qui allait porter Jovenel Moise au pouvoir, sous prétexte que le CEP de Leopold Berlanger ainsi que les autorités de l’époque avaient « montré clairement leur incapacité à organiser des élections crédibles et démocratiques à la satisfaction des citoyens haïtiens honnêtes ». Manigance habituelle !
« Nous déclarons solennellement qu’il est encore temps de remettre le pays sur les rails démocratiques, de se courber aux injonctions de l’article 149 de la Constitution de 1987. Nous en appelons à toutes les forces vives de la société haïtienne de se rassembler et s’unir en vue d’exiger le retour à la légalité constitutionnelle avant de pouvoir réaliser des élections à la dimension de nos aspirations », ont conclu ces juges, toujours animés par l’esprit de s’accaparer du pouvoir avec leurs chefs, loin des élections.
N’est-ce pas le même plan quelque peu revisité, et toujours en dehors de la constitution, qui refait surface ? Toutefois, si en 2016, ces juges n’ont pas dit pour combien de temps ils comptaient garder le pouvoir, pour cette fois, Yvickel Dabrésil l’a clairement voulu pour cinq ans. Que croire quand ceux qui sont placés pour dire le droit dans l’impartialité violent les propres règles de leur chapelle ?
haititweets