RENAMAH et ANAMAH, deux associations de Magistrats haïtiens dénoncent l’arrestation du juge à la cour de cassation, Me Yvickel Dabrésil, le dimanche 7 février 2021, et appellent au respect de la constitution et des lois.
Le Président de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), juge Jean Wilner Morin qualifie d’enlèvement l’arrestation du juge Yvickel Dabrézil. « Je refuse de parler d’arrestation dans cette situation, car il y a une formule et une procédure pour procéder à l’arrestation d’un Magistrat », affirme-t-il. Pour lui, à 2 heures 59 du matin on ne peut pas procéder à l’arrestation de personne, sauf en cas de flagrant délit.
« C’est encore pire qu’on assiste à l’arrestation d’un juge à la plus haute instance judiciaire du pays dans cette condition, et encore plus grave lorsque le ministre de la justice, Rockefeller Vincent déclare péremptoirement qu’il va procéder à l’arrestation du juge Mécène Jean-Louis de la même façon qu’il a fait pour le juge Dabrézil », dénonce Jean Wilner Morin.
Le Président de l’ANAMAH affirme, en outre, que le pouvoir judiciaire est le seul pouvoir débout de la République, car, dit-il, depuis en Janvier 2020, le parlement est dysfonctionnel et le mandat de Jovenel Moïse est expiré depuis le 7 février 2021.
Par ailleurs, le Président du Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH), juge Ikenson Edumé dénonce des actes de brutalité exercés contre le juge Yvickel Dabrézil, lors de son arrestation. Il assimile ces dernières à une tentative d’assassinat sur son collègue magistrat.
Selon lui, les armes à feu présentées sur les réseaux sociaux ne sont pas celles du magistrat. Toutefois, étant chargé du dossier du journaliste Jean Léopold Dominique, l’Etat a mis à sa disposition des armes en vue de renforcer sa sécurité.
« Si les autorités concernées n’ont pas procédé, dans les prochaines heures, à la libération du juge Yvickel Dabrézil, nous saisissons la Cour Interaméricaine des Droits de l’homme (CIDH) pour statuer sur la légalité de cette arrestation », concluent les Présidents de l’ANAMAH et de RENAMAH.
Shelovenie Jean