Si d’un côté le président Jovenel Moïse fait de 2021 une année électorale pour Haïti, de l’autre côté certains partis et regroupements de partis politiques ainsi que des organisations de la société civile restent imperméables à cette idée. haïtitweets s’est entretenu, ce Vendredi 8 Janvier 2020, avec plusieurs personnalités de ce camp.
En toile de fond, ces personnalités ont toutes dénoncé la position de Luis Almagro, Secrétaire Général de l’Organisation des Etats Américains (OEA), sur la réalisation des élections en Haïti. Elles ont aussi exprimé leur rejet du calendrier électoral, affirmant ne pas reconnaitre la machine électorale qui est dorénavant mise en branle.
Le Conseil Electoral Provisoire lance le processus de recrutement pour les membres des BED et des BEC
Jean Robert Argant, Coordonnateur du Collectif 4 Décembre, favorable à une transition fondatrice de l’Etat Nation pour éviter que le pays s’enfonce encore plus dans l’instabilité politique et institutionnelle, se questionne sur l’intérêt d’Haïti d’être membre de l’Organisation des Etats Américains. Selon lui, cette dernière n’a jamais pris des positions en faveur d’Haïti.
Se référant au fait que l’OEA encourage la tenue des élections en 2021, il croit qu’« Engager le pays dans des élections dans une telle conjoncture n’emmènera la Nation nulle part, c’est de la fuite en avant qui va déboucher sur de grave problème ».
De son coté, Me Jean Danton Léger, ancien député de Léogâne, croit que Luis Almagro a outrepassé ses responsabilités. Considérant la charte de l’OEA, sans préciser l’article de référence, il indique que le Secrétaire Général ne peut pas prendre une telle décision. « C’est le Conseil permanent, réuni en assemblée générale, qui peut décider sur les dossiers des élections », précise l’ancien parlementaire.
L’Ex commissaire du Gouvernement rejette du même coup le calendrier électoral publié par le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qu’il qualifie d’illégal. Il ne croit pas qu’un Président, à un mois de la fin de son mandat, peut envisager des élections générales dans le pays s’accrochant à l‘idée que Jovenel Moise devrait partir le 7 février 2021 au lieu de 7 février 2022.
Les dates de réalisation du référendum et des élections sont désormais connues
De manière plus radicale, le porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire, Me André Michel va dans le même sens. Il n’envisage même pas l’idée d’élection avec cette administration au pouvoir. « Rechercher un consensus pour présenter à la nation le plus vite possible une proposition pour la gestion et la réussite de la transition; et la préparation de la grande mobilisation citoyenne pour le respect de la constitution, sont les deux (2) chantiers très importants pour le peuple haïtien » dit-il.
Pour sa part, le coordonnateur de l’Union National des Normaliens et Educateurs d’Haïti (UNNOEH), professeur Georges Wilbert Franck, voit une tentative d’établissement d’un pouvoir dictatorial dans le pays. Le professeur se dit inquiet face à l’incapacité de l’élite haïtienne, notamment les partis politiques, à contrecarrer ce qu’il appelle une marche vers la dictature.
Le dirigeant de l’UNNOEH invite les leaders politiques à se mettre à la hauteur de l’exigence du moment, pour éviter d’être jugés par l’histoire pour n’avoir pas pris les bonnes décisions pour empêcher le pays de sombrer dans le chaos.
Pour éviter le chaos, des efforts sont en cours en vue de proposer un accord politique, selon Edouard Paultre
Shelovenie Jean