« Depuis 1986, c’est pour la première fois qu’on voit un régime aussi criminel » déclare Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) pour décrire la détérioration du respect des Droits Humains en Haïti.
Le défenseur de Droits Humains ignore toutes les déclarations qui tentent de discréditer les rapports du RNDDH. Lors d’une entrevue exclusive avec haïtitweets, Pierre Esperance affirme que dans un pays comme Haïti où on assiste à la banalisation des Droits des citoyens, la position idéale d’un organisme de défense des Droits Humains c’est de se mettre aux côtés des citoyens.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), durant la présidence de Jovenel Moïse, compte selon Pierre Espérance 10 massacres qu’il dit être concoctés par le pouvoir en place contre les quartiers populaires notamment à La Saline, Carrefour Feuille, Cité Soleil, Pont Rouge, Bel-Air.
Ces derniers ont occasionné, dit-il, le décès de 306 personnes, la disparition de 55 autres et 214 enfants sont devenus orphelins à la faveur de ces événements. M. Esperance précise que ce bilan concerne 9 massacres, car le rapport du 10ème, perpétré contre les Habitants du Bel-Air, n’est pas encore prêt.
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Pour l’année 2020 le bilan du Réseau National de Défense des Droits Humains compte, selon Pierre Espérance, au moins 938 personnes mortes dans le cadre de l’insécurité généralisée sans prendre en compte les départements du Nord et du Sud-Est.
Selon le responsable du RNDDH, 34 policiers sont morts au cours de cette année. L’occasion pour lui, d’exiger le renforcement de l’institution policière notamment en équipements, et dénoncer ce qu’il appelle l’officialisation des bandes armées par l’administration en place.
Par ailleurs, le défenseur des Droits Humains dénonce le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire qui, ajoute-t-il, contribue à favoriser le règne de l’impunité dans le pays. Toutefois, il affirme que le RNDDH ne veut pas rester les bras croisés regardant la violation des Droits des victimes de ces massacres.
De ce fait, le RNDDH a recouru aux institutions internationales de défense des Droits de l’Homme pour mener un plaidoyer assidu en vue de montrer à ces dernières à quel point le peuple haïtien souffre des actes de répression, poursuit-il.
« Ce pouvoir est symbolisé par l’insécurité, l’impunité et la criminalité », martèle Pierre Espérance. Il appelle la population à se soulever pour défendre ses droits et sa dignité, pour revendiquer des institutions fortes qui ne vont pas fonctionner suivant le caprice des autorités mais auront la loi comme boussole.
Shelovenie Jean