L’opposition dite démocratique et populaire ne songe pas aux élections. Un peu plus d’un an après la première date pour démarrer leur projet de transition, une nouvelle date a été fixée : le 7 février 2021. Pour cette fois, il existe deux possibilités pour la transition espérée.
La Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD) vent debout pour une transition avant l’élection d’un nouveau président élu. Cette structure qui regroupe plusieurs partis politiques de l’opposition, dont OPL, AAA et FUSION, entres autres, dit constater que le mandat du Président de la République Jovenel Moïse Prend fin, le 7 Février 2021. En ce sens, la DIRPOD, qui vante la qualité d’une opposition responsable, présente à la nation un projet d’accord portant sur l’architecture d’une gouvernance efficace de la transition annoncée.
Selon un document de référence soutenu par une conférence de presse de la DIRPOD, les grandes tâches de cette transition seront, entre autres, rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, restaurer un climat de sécurité par le démantèlement des gangs armés, créer les conditions pour la réalisation du procès PetroCaribe et des procès des massacres et d’exécutions sommaires, et mettre en place les structures de consultation et de concertation pour l’élaboration du projet national de transformation et de développement durable dans le cadre de la conférence nationale et mettre en place un organe électoral.
Deux possibilités pour la transition
Selon le point 11 de ce projet d’accord proposé par la Direction Politique de l’Opposition Démocratique, pour diriger ce gouvernement de transition, le président provisoire sera choisi parmi les juges de la cour de Cassation. Une personnalité honorablement connue et respectée pour jouer le rôle de premier ministre sera choisie soit de l’opposition politique ou de la société civile, ajoute le point 16 dudit accord.
Elle a, en outre, proposé que ces choix soient effectués par une commission bipartite de sept (7) membres dont quatre (4) seront désignés par les partis politiques et trois (3) par les organisations représentatives de la société civile. « Les membres de cette commission feront tout leur possible pour que leur décision soit prise par consensus. Au cas où ce consensus n’est pas trouvé dans les 48 heures, un vote sera organisé dans le 3ème jour et la décision sera prise par une majorité de cinq (5) voix, dont obligatoirement au moins 3 représentants des partis politiques et 2 représentants de la société civile » poursuit le point 12 dudit projet d’accord.
Le point 13 de ce dernier a précisé que les membres de ladite commission ne pourront pas faire partie du gouvernement de transition et leur mandat prend fin dès qu’ils auront effectué les choix pour lesquels ils ont été désignés. « Le mandat de ce président provisoire prend fin le jour de la prestation de serment du prochain président élu » ajoute le point 15, sans fixer de limite.
La DIRPOD propose parallèlement, une autre possibilité qui ne tient pas compte d’un président provisoire, mais seulement un premier ministre provenant de l’opposition ou de la société civile pour diriger cette transition. Pour cette possibilité, leur document de référence prévoit un organe de contrôle qui aura la responsabilité de contrôler l’action de ce gouvernement. Ce dernier aura également la possibilité de veiller à la mise en application de la feuille de route de ce gouvernement, soulignant par ailleurs que les consultations se poursuivront autour de ces propositions de sortie de crise durant tout le mois de Décembre.
En attente donc de la fin du mois. En effet la DIRPOD prévoit d’annoncer à la nation le jour qu’elle présentera officiellement la proposition finale de sortie de crise. Pendant ce temps, l’opposant principal Moise Jean-Charles est en pleine campagne avant l’heure et le pouvoir en place s’organise en vue de réaliser des élections, précisant que le pays sera doté d’un parlement et d’un président élu le 7 février 2022.
Shelovenie Jean