Depuis quelques temps, l’utilisation des réseaux sociaux fait partie intégrante de notre quotidien. Nous ne nous en passons pas. Outre la propagation du sensationnel, les commerces qui s’y développent, ils constituent aussi un podium virtuel où nous sommes nombreux à parler d’Haïti, à déplorer la situation alarmante du pays.
De longs textes, des posts qui portent sur les murs, la voix d’une jeunesse ou plus généralement d’une génération qui se meurt de voir son pays à l’agonie.
Nous l’avons entendue, ces derniers mois surtout, cette voix unanime, désespérée, lacérante pour les âmes patriotes. Nous l’avons entendue cette voix qui charrie la souffrance de la jeunesse haïtienne, sa colère dans ses adresses à ses dirigeants qu’elle tag avec insistance quand la faim lui brule les entrailles, quand l’insécurité fait rage, quand la peur l’anesthésie, la dote de réflexes individualistes, quand ses amis ne rentrent pas et leurs familles se convertissent en négociateurs.
Inlassablement, elle s’érige sur les tribunes des réseaux sociaux avec le regard courroucé tourné vers “les responsables” pour faire la somme des malheurs du peuple haïtien. C’est à qui s’exprimera le mieux ! C’est à qui récoltera plus de like pour des phrases bien tournées qui traduisent la pensée de tous.
Juste des mots, rien de plus ! Tout le monde y va de ce train et exprime sa préoccupation sur le sujet à travers un post, un peu comme on laisse tomber l’aumône dans la caisse d’offrande qui passe entre les bancs, bien content d’avoir participé. Mais que faisons-nous en réalité
Tout le monde dénonce, regrette, s’indigne !
Sans vouloir déranger cette dynamique de dénonciation, car elle est noble et bien plus utile que la vague caricaturale que produisent les internautes face aux bourdes commises par les personnalités lors de prise de parole, l’on peut déduire qu’elle ne constitue qu’un outil passif pour une jeunesse qui parait impatiente de mettre la main à la pâte du changement. Cette pratique est stérile car les mots, parfois, ont soif d’action.
Certes, il ne nous appartient pas (dans une certaine mesure) de décider de l’orientation de la politique économique du pays, du plan de relancement du pays etc. mais nous les influençons par notre vote en élisant notre ou nos représentants porteur(s) de ce changement auquel nous aspirons. Mais pour ce faire, il nous faut, connaître les problèmes du pays et non pas les répéter comme le mainate religieux. Alors, Passons des mots à l’acte, organisons en toute conscience cette Combite intellectuelle, lançons un mouvement de réflexion structuré sur les réseaux sociaux à propos de notre pays tel qu’il est et le pays tel que nous le voulons. Regroupons-nous par cellule, invitons des experts à venir s’exprimer, à nous aider à mieux comprendre. Découragés, Nous disons parfois qu’Haïti est irrécupérable mais tant que nous y vivrons, nous devrons par tous les moyens œuvrer pour l’aider à se relever car c’est nous que nous aidons, ce sont nos enfants que nous aidons.
Créons ce grand forum national à travers les réseaux sociaux et développons ces synergies de solidarité, d’unité pour nous éduquer sur ce que traverse le pays et éduquer les autres.
Alors, prochainement, face à un candidat promettant monts et merveilles, lors d’apparitions en communauté, dans les débats estudiantins, dans les émissions radiophoniques, nous ne nous cantonnerons plus aux slogans. Nous serons en mesure d’exiger son offre politique, son programme et non lui demander de construire un sentier menant à chez nous comme si les maux d’Haïti se résumaient au singulier, au sentier battu d’une zone, à la construction d’un marché ou autre etc. À la tenue d’élections, DÉMOCRATIQUES, nous porterons notre intérêt à la dimension du citoyen engagé que nous sommes, nous exigerons mieux des partis politiques en participant aux débats, nous les renverrons par des questions, avisées, chez eux réviser leur agenda, nous participerons aux débats, aux discussions et finalement nous voterons sans nous laisser influencer. Tout cela ne représente aucune garantie définitive mais nous aurons fait notre devoir de citoyen avec toute la vigilance qui nous a tant fait défaut par le passé.
Les réseaux sociaux sont une révolution pour la communication, ils présentent de nombreux aspects positifs pour les utilisateurs parmi lesquels le relai de l’information, le débat, la construction d’un capital social, la notoriété. Des aspects essentiels que les influenceurs devraient exploiter pour donner le ton, lancer un exercice de réflexion comme première démarche dans ce changement qui nous tient à cœur, éduquer la jeunesse, les citoyens, à poser des critères de base d’éligibilité lors de la tenue d’élections DÉMOCRATIQUES et sures.
Saika Céus
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