Le Conseil du Barreau de Port-au-Prince affirme avoir appris avec consternation, la disparition au greffe pénal du Tribunal de Première Instance les corps du délit dans le cadre du dossier de l’ancien Bâtonnier Monferrier Dorval, assassiné le 28 Août dernier. Il exige une enquête sur cette disparition et réitère leur demande au président Jovenel Moïse pour constituer une Commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur cet assassinat.
Le Conseil de l’Ordre du Barreau se dit interpellé par la facilité avec laquelle les corps du délit ont disparu. Considérant qu’il n’y a pas eu lieu de bruit de serrure ni la porte n’a pas été forcée, le Conseil constate une absence totale de mesure pour sécuriser le dossier du feu Me Dorval.
En ce sens, la batonnière Marie Suzie Legros exige que des mesures soient prises afin de diligenter une enquête pour établir les résponsabilités concernant la disparition des pièces du dossier. Elle souligne que cet incident justifie encore plus la demande faite par le Conseil au chef de l’Etat pour constituer une Commission d’enquête internationale.
La bâtonnière de l’Ordre des Avocats a en outre profité de l’occasion pour rappeler aux juges et aux greffiers que la disparition des pièces à conviction est un fait recurrent dans les assassinats des grandes figures de la société. « Dès qu’un dossier pénal à caractère emblématique se trouve au greffe pénal, la porte est ouverte et le dossier disparait » a fait savoir Me Legros.
« Ceux qui ont assassiné Me Dorval œuvrent à corrompre l’intégrité du processus et à assurer que les avocats et la société ne reçoivent pas la justice effective qu’ils réclament » a dénoncé la bâtonnière.
Considérant que le temps est leur pire ennemi, le Conseil exige aux acteurs concernés d’agir avec la plus grande diligence. Et demande au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ) de créer les conditions nécessaires à la réalisation de la justice.
Shelovenie JEAN