Ici, le problème de l’électricité est un problème courant. 30% des ménages en ont eu accès dans tout le pays, en 2019. Malgré tout, c’est déjà une statistique très ancienne puisque depuis plus de 22 jours le blackout est desservi 24/24, partout.
Lors d’une récente intervention du Ministre des Travaux Publics, transport et communication, l’ingénieur Joacéus Nader, ce dernier avait pointé une mauvaise gestion des moyens disponibles. Très remonté, il a pour le coup accusé les gestionnaires de la centrale Varreux de « vagabondage ».
« On veut montrer qu’il n’y a pas de courant », a-t-il critiqué, sans toutefois annoncer de mesures concrètes pour y remédier. D’ailleurs Gillome Jean-Glaude, responsable du syndicat de l’EDH avait prié le Ministre « d’ouvrir une enquête judiciaire en vue d’identifier les responsables [s’il] est convaincu qu’il y a sabotage ». Il attend encore le Ministre.
En fait, si le personnel a évoqué un problème de « mazout de mauvaise qualité » indexant la BMPAD, le Ministre souligne que la centrale a « les moyens, comme à E-Power, de traiter ce mazout ». Pour lui ces explications sont inacceptables tout en se dédouanant et en le faisant aussi pour le Président de la République qui, il y a encore peu de temps, a renouvelé sa promesse de doter le pays d’électricité 24/24, avant son départ du pouvoir en février 2022.
Dans l’intervalle, un nouveau Directeur Général a été nommé et installé à la tête de l’Electricité d’Etat d’Haïti (EDH), sans qu’il puisse rentrer à son bureau. Les employés de la compagnie présument une volonté de privatisation de cette entreprise de l’Etat, avec la nomination de Michel Présumé. « Carton rouge » clament-t-ils pour ce dernier, qu’ils accusent avoir détruit la Teleco, entre autres. Depuis, un mouvement de protestation s’installe au sein de l’EDH. Les activités sont encore paralysées même quand les Forces de l’ordre ont pris possession des lieux.
Au fond, il parait que le blackout peut encore durer. Alors que le syndicat n’en démord pas en espérant la nomination d’une autre personne, l’Administration Moise-Jouthe n’entend pas lâcher celui qui a déjà en poche, un « projet d’installation de 410 000 compteurs prépayés, pour lesquels les firmes de gestion sont déjà recrutées », a révélé le syndicaliste Gillome Jean-Glaude.
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