Le 5 juin 2020, marque la journée mondiale de l’environnement, instaurée par l’organisation des Nations Unies (ONU) depuis 1972. Le thème retenu pour cette année: « La biodiversité,une source de préoccupation à la fois urgente et existentielle. »
Dans un contexte particulier lié à l’évolution de la pandémie de la COVID19 dans le pays , aucun événement spécial du gouvernement n’a marqué cette journée. Toutefois, le chef de la primature, Jouthe Joseph a publié une note pour alerter la population qu’en dehors de la crise sanitaire, le pays est soumis à d’autres crises encore plus violentes pouvant ronger la nation.
Lisons l’intégralité de la note du Premier Ministre :
« Outre la crise sanitaire liée au coronavirus Covid-19, les crises sociopolitique et économique qui rongent notre Nation, il existe une autre crise beaucoup plus violente et cruelle qui est sur le point de nous anéantir en tant que peuple si, toutefois, nous ne conjuguons pas notre énergie au même temps que ce que l’évidence nous impose. Nous voulons parler de la crise environnementale.
À force de n’avoir témoigné aucun respect à l’égard de notre espace vital, notre mère nature, en adoptant des comportements peu orthodoxes, nous en subissons actuellement les conséquences. À chaque pluie qui s’abat sur le pays, l’effet est catastrophique. Des tonnes d’alluvions, de boue et d’eau envahissent les rues et rendent la circulation difficile. Les bassins versants de différentes régions expriment leur ras-le-bol face à nos actes barbares à l’endroit de la nature. Nous avons construit là où nous ne le devrions pas. Nos mornes ont été dégarnis.
À chaque manifestation de rues en Haïti, nous coupons des arbres fruitiers et forestiers, nous brûlons des pneus, nous détruisons des poubelles, nous éparpillons partout des immondices. Ce sont des comportements qui nous déshonorent à la face du monde. Nous agressons la nature et augmentons la pollution ainsi que la misère en Haïti.
La faune et la flore nous déclarent, à présent la guerre. Les espaces verdoyants et ombragés qui, dans le temps, constituaient un havre de paix et pouvaient, dans une large mesure, procurer un bien-être se sont soulevés contre nous. Nous commençons sérieusement à manquer d’oxygène. L’air est lourd et devient toxique par endroit. Les principales sources d’eau qui arrosaient nos terres accusent de faible débit. D’autres sont tout simplement tari.
Du train où vont les choses, les conséquences risquent d’être plus désastreuses si nous ne posons pas les actions qu’il faut pour corriger les erreurs commises. Nous sommes face à une urgence imminente exigeant la collaboration et la compréhension de tout le monde. Quoique nous déplorions les vies emportées par la covid-19, les nuisances sonores, la pollution de l’air et les émissions de gaz à effet de serre ont un peu diminué depuis l’apparition de la maladie en raison du ralentissement des activités. Cela nous a permis, une fois encore, de comprendre que l’homme est devenu le principal facteur nocif pour son environnement par ses comportements irresponsables.
Aujourd’hui, 5 juin 2020, date marquant la Journée Mondiale de l’Environnement célébrée cette année sur le thème de « La biodiversité », il est venu le temps pour nous, haïtiens « natif natal », de sauver notre pays. Un comportement responsable et soucieux envers notre mère nature est incontournable pour nous faire pardonner et jouir amplement des joies exaltantes que procuraient nos terres à ses habitants. Nous devons donc nous assurer d’une gestion plus rationnelle de notre espace de vie. C’est plus qu’un impératif, c’est une question de souffle et de vie. Il nous faut sauver notre terre. »
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