Il n’y aura qu’une seule station cette année sur le chemin de la croix : chez soi. Pour les croyants catholiques, les 14 stations qui remuent la mémoire des dernières heures de la vie de Jésus sur terre se plient désormais au rythme du confinement et de l’interdiction des rassemblements.
Le chemin de croix, cet acte dévotionnel à l’égard du Christ ne peut se faire qu’en « esprit », alors que les marches liturgiques qui, symboliquement font entrer les croyants plus profondément dans leur condition de disciple en suivant les pas du seigneur, sont interdites.
Ce n’est pas moins un gouvernement qui le décrète, c’est le nouveau coronavirus qui l’exige. D’ailleurs, ce petit être méconnu et invisible habite officiellement plus de 1,6 million de personnes dans le monde et a déjà vidé de leurs corps plus de 107 mille.
Au nom de la vie, ne sortez pas au nom de Jésus qui ne s’est pas laissé tenter par le diable malgré les promesses. Pour une fois, croiser Dieu en chemin est plus qu’incertain, sachant qu’un rassemblement religieux à Mulhouse (France) a été une bombe biologique pour la propagation massive du coronavirus.
Ce qui doit bien entendu interpeller les vodouisants…
Au fait, la nature a voulu qu’Haïti soit contaminé par plusieurs esprits. D’ordinaire, il n’y a pas de période pascale sans rara. Mais au moment où le virus monopolise le temps, c’est une mise en pause pour les vodouisants, qui normalement dansent et festoient dans les rues, rejoints par les « ambianceurs » sans croyance particulière, au-delà même du dimanche de Pâques. C’est plus de la culture…
Aux péristyles, c’est bien aussi le moment d’honorer les « Loas », de renouveler les « engagements » dans les « Lakou ». C’est le temps des grandes réjouissances, des « danses-Loas », des « Gombos », des « Kandjanwou ». Des instants de grande communion avec les dieux ou les Dieux et où il n’est pas étonnant de rencontrer catholiques et chrétiens protestants.
Bien sur, les protestants ne se lancent pas toujours dans des campagnes de rues. Ils commémorent la mort du « Rédempteur » par des « croisades » dans des lieux stratégiques, des « services divins » à l’église en reprenant la « sainte-cène » et des concerts évangéliques pour « nourrir leur âme ». Le plein d’activités, en guise de remerciement à Jésus pour son sacrifice.
En vérité, tout ceci ne doit pas avoir lieu en 2020. Interdiction formelle de Covid-2019.
« La bonne nouvelle », vous pouvez prendre un bon repas en famille et faire le ménage au fond de soi pour trier l’essentiel des ornements. Sur le chemin de la croix cette année, il n’y aura pas de croisement entre les Dieux. Pas de procession, pas de rara, pas de croisades et tout le reste. Seul le confinement est acte de foi.
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