Le protecteur du citoyen, Me Renan Hedouville a donné un point de presse, le vendredi 6 mars, sur la crise au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH), dans les locaux de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) situés à Bourdon. En se proposant de jouer le rôle de médiateur au sein du conflit opposant la direction de la PNH et les membres du syndicat de la PNH non reconnu, l’OPC a tiré ses propres conclusions dans cette affaire.
Il n’est pas question de blâmer des policiers qui revendiquent le droit syndical, qui est un droit garanti par la constitution haïtienne. Les policiers contestataires sont dans leurs droits, si l’on en croit le protecteur du citoyen Me Renan Hedouville, lors de son intervention dans ce point de presse, qui a souligné que l’OPC a pour mission de veiller au respect par l’État de ses engagements en matière de droits humains et d’assurer la protection de tous face aux éventuelles violations émanant de l’Administration Publique.
L’homme de loi a avancé que « la révocation de quatre policiers syndiqués constitue une atteinte grave à la liberté syndicale consacrée par la Constitution de 1987 en son article 35.3, vue que cette décision se situe dans un contexte particulier où la question de la formation du syndicat a été au cœur des principales revendications légitimes des policiers« .
Il a rappelé que la liberté syndicale est garantie non seulement par la loi mère du pays, mais aussi par les dispositions de la convention # 87 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et bien d’autres instruments internationaux ratifiés par Haïti notamment la Convention Américaine relative aux Droits de l’Homme et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques. « La liberté syndicale est garantie. Tout travailleur des secteurs privé et public peut adhérer au syndicat de ses activités professionnelles pour la défense de ses intérêts de travail (art. 35-3) », a cité le défenseur des droits humains.
De ce fait, Me Renan Hedouville a jugé opportun de faire des recommandations au Haut Commandement de la PNH afin d’assurer la bonne marche de l’institution policière et la sécurité publique. Parmi elles, Me Hedouville a recommandé à la direction de la PNH de procéder à une réévaluation du dossier de révocation des quatre (4) policiers renvoyés dans le cadre d’un recours gracieux (conforme aux règlements de la PNH) et de reconnaitre la démarche des policiers visant à s’organiser en syndicat avec bien évidemment des restrictions spéciales liées au fonctionnement de la PNH comme service d’utilité publique.
En outre, Me Renan Hedouville a recommandé à la direction de la PNH de prendre des mesures en accord avec l’Inspection Générale de l’institution et de diligenter une enquête approfondie sous les regards de quelques observateurs nationaux et internationaux aux fins de déterminer les degrés de responsabilité dans les actes de violences qui se sont produits les 7 et 23 Février dans les locaux de l’Inspection Générale de la PNH, du Cabinet de Me. Samuel MADISTIN et de Radio /Télévision Caraïbes dans une perspective de sanctions administratives ou pénales.
Michenel Pierre
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