Le pape François a publié le 11 février prochain un livre consacré à Jean Paul II. Présenté sous forme d’un entretien entre le souverain pontife et le père Luigi Maria Epicoco, le pape François revient notamment sur l’idéologie du genre.
À chaque époque historique, le mal se manifeste de différentes manières. Selon vous, à notre époque, quelle est la manière la plus spécifique qu’a le mal de se manifester et d’agir ?
« L’une d’elles est la théorie du genre. Mais je tiens à préciser immédiatement qu’en disant cela, je ne parle pas des personnes qui ont une orientation homosexuelle. Le Catéchisme de l’Église catholique nous invite au contraire à accompagner et à accorder une attention pastorale à ces frères et sœurs. Ma référence est plus large et fait allusion à une racine culturelle dangereuse. Celle-ci propose implicitement de vouloir détruire à la racine le projet de création que Dieu a voulu pour chacun de nous : la diversité, la distinction.
Obtenir un tout homogène, neutre. C’est s’attaquer à la différence, à la créativité de Dieu, à l’homme et à la femme. Si je dis ceci clairement, ce n’est pas pour discriminer qui que ce soit, mais simplement pour mettre tout le monde en garde contre la tentation de tomber dans ce qui était le projet fou des habitants de Babel : supprimer les différences pour n’obtenir qu’une seule langue, une seule méthode, un seul peuple. Cette apparente uniformité les a conduits à l’autodestruction, car il s’agissait d’un projet idéologique qui ne prenait pas en compte la réalité, la vraie diversité des gens, l’unicité de chacun, la différence de chacun.
Ce n’est pas la suppression de la différence qui nous rapprochera, mais l’accueil de l’autre dans sa différence, dans la découverte de la richesse de la différence. C’est la fécondité présente dans la différence qui fait de nous des êtres humains uniques à l’image et à la ressemblance de Dieu, mais surtout capables d’accueillir l’autre pour ce qu’il est et non pour ce en quoi nous voulons le transformer.
Le christianisme a toujours donné la priorité aux faits plutôt qu’aux idées. Dans le cas du genre, on voit que l’on veut imposer une idée à la réalité, et cela de manière subtile. On veut saper la base de l’humanité dans tous les domaines et dans toutes les déclinaisons éducatives possibles, et cette volonté est en train de s’imposer en norme culturelle qui, au lieu de naître d’en bas, est imposée d’en haut par certains États comme le seul chemin culturel possible auquel il faut se conformer ».
Parole du Saint-père
Avec Aleteia