Face à l’insécurité grandissante qui sévit à l’entrée Sud de la capitale notamment au Bicentenaire, la population carcérale a augmenté de 10%, a révélé le président de l’association nationale des magistrats (ANAMAH), le juge Jean Wilner Morin. Selon lui cette hausse est due aux exactions des groupes armés de La Saline empêchant au Tribunal de première instance de Port-au-Prince de fonctionner normalement. Les juges ne peuvent faire parler la loi ou le droit dans une zone de non droit, affirme M. Morin regrettant la mort de plusieurs membres de l’appareil judiciaire lors des attaques des bandits.
A cet effet, le juge Jean Morin presse les autorités gouvernementales et judiciaires haïtiennes à délocaliser le Palais de Justice de la capitale afin que les juges puissent travailler dans un climat de sérénité.
Le service public de la justice est bloqué, a indiqué le juge Morin faisant valoir que les forces de l’ordre ne peuvent faire comparaître les criminels par devant leurs juges depuis septembre 2018 en raison des affrontements entre groupes armés pour le contrôle du marché de la Croix des Bossales et d’autres territoires.
Interrogé sur les options dans le cadre d’une délocalisation, le président de l’Anamah recommande l’utilisation des édifices anciennement utilisées par la Cour des Comptes ou la Cour de Cassation.
Il soutient que la délocalisation est indispensable puisqu’elle permettra aux forces de l’ordre de réaliser les interventions nécessaires en vue de pacifier la zone. De l’avis du juge Morin, jusqu’à présent la Police n’a répondu que faiblement aux offensives des groupes armés.
RC