« Le président Jovenel Moïse et les autres leaders élus ont l’obligation de se mettre ensemble, de mettre de côté leurs différences et de chercher une solution inclusive au bénéfice du peuple haïtien. Les États-Unis se tiennent prêts à supporter », avait indiqué un communiqué rendu public par les services de l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Kelly Craft, après sa mission d’une demi-journée en Haïti le 20 novembre.
Le représentant de Trump nourrit l’espoir que les leaders haitiens des secteurs économiques, sociaux et politiques puissent s’entendre pour mettre en place « un gouvernement pleinement opérationnel qui doit lutter contre la corruption, enquêter et poursuivre les auteurs de violations des droits de l’homme, et lutter contre le trafic de stupéfiants et le trafic d’êtres humains ».
President Moise & other democratically elected leaders have an obligation to put aside differences and find an inclusive solution to benefit the people of #Haiti. The United States stands ready to support. I leave Haiti with the expectation that they will rise to the challenge.
— Ambassador Kelly Craft (@USAmbUN) November 20, 2019
24h après que Madame Craft ait quitté la terre de Dessalines, une rencontre entre les Présidents des trois pouvoirs a été tenue à l’initiative du Président de la République, au Palais National. Les Présidents du Sénat, Carl Murat Cantave, de la Chambre des Députés, Gary Bodeau, et le Président de la Cour de Cassation et du CSPJ, Me René Sylvestre se sont entretenus avec le Président de la République. Si le contenu de cette réunion reste secret, il a été rapporté que le Président reste attaché à l’obtention d’un accord politique inclusif et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Il ne peut y avoir de gouvernement fonctionnel, sans le parlement
Le parlement haïtien est en veilleuse. Alors que, selon la constitution (Art. 95.1), le Sénat siège en permanence, aucune séance n’a été réalisée depuis l’avortement de la séance de ratification du gouvernement Michel, le 23 septembre. D’ailleurs le Président du Sénat a disparu des radars, quand certains sénateurs sont tout simplement en vacance et d’autres piégés dans les mouvements de protestations pour exiger le départ du Président de la République. La chambre des Députés est constitutionnellement en vacances, depuis le deuxième lundi de septembre.
Pour toute séance avant le constat de la caducité du parlement le 2e lundi de janvier 2020, après l’Assemblée Nationale de clôture de cette législature, seul « le Président de la République peut convoquer le corps législatif en session extraordinaire » (art.105), ce qui remettra la chambre des Députés en selle. « Dans le cas de convocation à l’extraordinaire du corps législatif, il ne peut décider sur aucun objet étranger au motif de la convocation » (art.107). Faut-il bien que la formation d’un gouvernement soit l’un des objets de la convocation.
Le temps presse. Le parlement va-t-il reprendre service bientôt ? Moins de deux mois avant l’inexistence concrète de cette législature, les élus peuvent-ils faire quelque chose ? Un accord peut-il être trouvé entre le Pouvoir et les opposants ? Est-ce possible pour le parlement de livrer une dernière marchandise ?
« Je quitte Haïti avec l’attente [que le président Jovenel Moïse et les autres leaders élus ] surmonteront les défis », avait précisé Madame Craft.
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