2 millions de nouveaux emplois pourraient être créés grâce à l’intelligence artificielle d’ici 2020.
Les nouvelles technologies représentent incontestablement un point de mutation pour notre société. Les outils technologiques, des plus simples aux plus sophistiqués, sont de nature non seulement à réduire l’effort humain mais aussi à augmenter la productivité tout en étant la clé de la mobilité et d’une communication réussie.
De cette révolution numérique, vue comme la troisième révolution industrielle, est née la nouvelle science appelée science des données (data science, en anglais).
Cette discipline est étroitement liée à la production de grande quantité de données et leur importance pour les entreprises. La collecte, le traitement et l’exploitation de ces données s’avèrent tellement capital, l’automatisation de certaines tâches s’impose.
De là, l’intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais pour Artificial Intelligence) joue déjà un rôle déterminant dans la transformation numérique des entreprises.
De l’origine et des techniques de l’IA
Selon la définition classique du Larousse, l’intelligence artificielle est l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence. Soit des machines ou des programmes capables d’imiter différents aspects humains comme le raisonnement, la réflexion, l’analyse, l’apprentissage etc.
Aussi, l’intelligence artificielle a ses origines liées au test de Turing réalisé en 1950 par le mathématicien britannique Alan Mathison Turing. Le but de ce test c’était d’établir si un ordinateur se comporte, ou non, comme un être humain. Ce test consistait à ce qu’un évaluateur entre simultanément en discussion en langage humain avec une machine et un autre humain et qu’à la fin il arrive à identifier son interlocuteur machine.
Progressivement l’évolution de l’intelligence artificielle est rendue possible grâce à trois facteurs clés qui sont une quantité de données (Big data en anglais) ; une puissance informatique extraordinaire et des algorithmes révolutionnaires.
De plus, avec son implémentation dans un nombre évolutif de domaines d’application, l’intelligence dite artificielle se repose sur trois technologies essentielles, à savoir l’apprentissage automatisé (Machine Learning en anglais) ; l’apprentissage profond (Deep Learning en anglais) et l’apprentissage supervisé (supervised learning en anglais).
En ordre l’apprentissage automatisé est la capacité des ordinateurs d’apprendre sans intervention humaine ou reprogrammation logicielle tout en améliorant progressivement les fonctions initialement programmées ; l’apprentissage profond contrairement aux algorithmes du machine Learning, se base sur une imitation du cerveau humain et l’apprentissage supervisé est un système qui fournit à la fois les données en entrée et les résultats attendus à la sortie afin d’établir une base d’apprentissage pour leur traitement ultérieur.
Quelques exemples d’usage de l’IA
Chatbots : Contraction des mots « chat » désignant une discussion, et « bot » désignant un robot, ce logiciel robotisé permettent grâce à l’intelligence artificielle de gérer une conversation (audio ou texte) en langage naturel. Les chatbots sont de plus en plus présents pour la relation clients sur des sites internet ou des applications, citons entre autres Microsoft (avec Cortana), Apple (avec Siri) et Google (avec Google Now).
Voitures autonomes : Pouvant se conduire toute seule, ces voitures apprennent par elles même à comprendre le système de circulation et peut même anticiper le comportement d’autres véhicules. Ces voitures sont équipées d’une multitude de capteurs (lasers, caméras, lidars, radars…) qui collectent les informations extérieures sur le trafic routier, les panneaux de signalisations, la limitation de vitesse, les lignes à suivre etc.
Ces informations brutes sont acheminées au logiciel installé sur la voiture qui les traite et les analyse en temps réel pour une prise de décision à la seconde près (détecter l’apparition soudaine d’un piéton sur la route et ainsi calculer si elle doit faire une embardée ou freiner).
L’IA et ses conséquences sur les entreprises
Au fil des années, les entreprises qui se sont embarquées dans l’utilisation de l’intelligence artificielle sont de plus en plus nombreuses. Citons entre autres les géants comme IBM, Facebook, Google, Apple et Microsoft. L’attractivité de l’IA dans les entreprises trouve ses racines dans La croissance exponentielle de la puissance des processus de traitement, combinée à une augmentation sans précédent des données disponibles.
Son déploiement n’est pas sans conséquences sur les investissements des entreprises puisqu’il s’agit de révision à la hausse du budget IT (l’acquisition de matériels et systèmes adéquats s’imposent) ; d’intégration et de maintenance et d’affecter davantage de budget pour la formation des utilisateurs.
Selon le cabinet d’analyse Tractica cité par Microsoft, le marché potentiel de l’IA devrait atteindre 11,1 milliards de dollars d’ici 2024. Si les entreprises doivent booster leur budget d’investissement pour se lancer dans le train de l’IA, ce ne sera pas sans conséquence sur leur production puisque l’IA présente un potentiel énorme de croissance et de richesse en raison de l’augmentation de la productivité.
Selon une étude de la firme Accenture réalisée en 2016, l’IA pourrait contribuer à une augmentation de 40% de la productivité mondiale d’ici 2035.
L’IA, entre inquiétudes et espoirs
Parallèlement, si plus d’un se montrent de plus en plus inquiet quant à une éventuelle diminution du nombre d’emplois au profit de l’automatisation des taches au sein des entreprises, au contraire selon une étude du site spécialisé Noodle.ai, 2 millions de nouveaux emplois pourraient être créés grâce à l’intelligence artificielle d’ici 2020.
La fondation Suisse World Economic Forum a quant à elle établi une estimation de 58 millions d’emplois qui pourraient être générés en lien avec la robotique et l’IA d’ici 2022. Globalement la fondation Suisse se dit rassurante car selon ses analyses, l’IA et la robotique pourraient certes, entrainer la suppression de 75 millions d’emplois, mais le nombre de nouveaux emplois qui pourraient être générés grâce à leur application et leur utilisation est de 133 millions. Cependant, la qualité, le format et le domaine d’expertise de ces nouveaux emplois pourraient subir d’énormes modifications.
Alors, les professionnels aussi bien que les entreprises sont désormais à un carrefour incontournable de l’évolution numérique, sous peine de se voir dépassé par la concurrence, tout un chacun devra faire face et s’adapter à l’Intelligence Artificielle.
Ne pouvant plus vivre sans l’IA, essayons de bien vivre « avec »
Genel MILEROSE, MSc.
Information System Analyst
ceo@mividev.net
@gmilerose