Ces armes qui terrorisent, blessent et tuent sont contrôlées par des personnes connues…
Ces derniers jours, les gangs armés contrôlent les rues de la capitale, celles de la zone métropolitaine ainsi que celles de plusieurs grandes villes du pays : Cayes, Gonaïves et Petit-Goâve. L’exemple est clair : la route de Martissant a été complètement vide ce mardi 29 octobre. Un chef de gang a déclaré : « soit vous manifestez, soit vous surveillez une barricade. Sinon restez chez vous ».
La consigne a été respectée. D’ailleurs la veille, sur la route vers la commune de Carrefour, les bandits ont dégainé leurs armes automatiques sur tout ce qui bouge. Aucun bilan officiel n’est disponible. Toutefois, des morts et des blessés ont été signalés. Une situation explosive et de grande confusion avec, entre autres, des individus armés lors des manifestations ou postés derrière les barricades.
Des armes, des gangs et leurs patrons
Aux dernières nouvelles, soixante-seize (76) gangs ont été identifiés dans le pays. Le responsable de la Commission Nationale de Désarmement et de Réinsertion (CNDDR), Jean Rebel Dorcénat, avait bien pris le soin de rappeler que cette liste n’est pas exhaustive. La situation actuelle lui donne raison. Les armes sont partout et les munitions ne manquent pas. Une démonstration a été donnée à Delmas 95, ce 27 octobre. Plus d’une centaine de tirs et de rafales d’armes automatiques ont été éntendus, lors d’une manifestation.
Pour ces 76 gangs répertoriés, « au moins trois d’entre eux sont à la solde du pouvoir », et « le reste sous le contrôle d’un ancien député et des sénateurs de l’opposition », suivant un membre du gouvernement démissionnaire cité par LeNouvelliste. Et le commerce des armes est contrôlé par onze (11) personnes connues dont les noms n’ont pas été dévoilés par Monsieur Dorcénat.
Toutefois le Commissaire du CNDDR confirment qu’ils sont officiels, acteurs politiques de toute part et membres du secteur privé des affaires. D’ailleurs il a précisé que la remise de treize (13) armes à feu par un gang de l’aire métropolitaine à la CNDDR a été empêchée par un membre du secteur privé.
Encore là, les armes sont muettes sans munitions. Ces dernières arrivent par voie régulière ou par contrebande en Haïti et parviennent aux gangs « litlit » dans leur fief. On se souvient qu’un sénateur de l’opposition a été dénoncé dans ce trafic. Dans son cas, le nombre de munitions constatées par la douane ont été nettement supérieures à son bordereau de commande.
Aujourd’hui, les patrons des gangs, ou plus précisément des gangs identifiés, sont bien connus. Il semblerait que personne n’arrive à soutenir leur regard et leurs yeux revolver.
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