Face au manque de prêtres en Amazonie, le pape a remis à l’ordre du jour du synode les conditions d’ordination des hommes d’églises.
Ordonner prêtres des hommes d’âges murs, mariés, voire avec enfants : ce serait pour l’Eglise une révolution. Le pape François a pourtant décidé de mettre la question à l’ordre du jour du synode, la réunion des évêques du monde entier, qui s’ouvre ce dimanche. Ce dernier, consacré à l’Amazonie, doit durer trois semaines.
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La région de l’Amazonie est très vaste. Elle manque cruellement de prêtres et doit faire face à la concurrence des évangéliques. Si la règle concernant les hommes mariés venait à changer, elle ne changerait que pour cette région du monde. Mais cela soulève des questions.
Le refus des évêques conservateurs
« Pourquoi on accepterait ce tournant des prêtres mariés en Amazonie et pourquoi on ne l’accepterait pas en France ? », s’interroge Henri Tincq, spécialiste des religions et auteur de Vatican, la fin d’un monde (éditions Cerf). « Ici aussi il y a des territoires étendus sans prêtres, sans églises et sans pratiques de la messe. »
Déjà à Rome les évêques ultra conservateurs fourbissent leurs armes. Hors de question pour eux d’accepter ce changement, même si pourtant le célibat des prêtres n’est pas un dogme. C’est une pratique tardive, remontant au 11ème siècle. Il y avait déjà des prêtres mariés dans l’Eglise des premiers temps, et encore aujourd’hui dans les églises chrétiennes orientales.