La plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) a organisé ce vendredi 30 août 2019 une conférence-débat en son local à la rue Mont joli (Haut turgeau). En fait, cette activité s’inscrit dans la programmation mensuelle de la POHDH, tous les derniers vendredis.
Dans le souci de former et d’informer la population, la plateforme crée cet espace d’échanges et de sensibilisations sur des thématiques pertinentes et fondamentales. Et cette fois, c’est autour de l’agriculture familiale et l’insécurité alimentaire. L’agronome Hamel Cazeau et Ricot Jean Pierre respectivement coordonnateur de la coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) et directeur de programme de la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) étaient les invités.
L’agronome Cazeau a présenté un tableau sombre de la sécurité alimentaire tenant compte de la réalité socio politique du pays. D’autant plus, il a caricaturé le concept de la sécurité alimentaire en quatre (4) niveaux : la disponibilité, l’accessibilité, l’utilisation et la stabilité. Parallèlement, le coordonnateur de la CNSA a minutieusement fait état du terme opposé. L’insécurité alimentaire, Haïti, en raison des mauvaises décisions politiques et des problèmes d’infrastructure se trouve en situation de crise alimentaire généralisée.
Quant au directeur de programme de la PAPDA, il a traité de la souveraineté alimentaire comme étant un objectif politique au regard de l’agriculture paysanne familiale agro-écologique. Contrairement à la sécurité alimentaire qui est plutôt sociale et économique, la souveraineté alimentaire fait référence à la souveraineté nationale. La question de la faim étant règlementée par un ensemble de mécanismes pour garantir les intérêts d’un groupe de capitaliste. Il n’y a va donc pas de la classe paysanne de ne pas produire des denrées, mais ces ensembles de processus, mis en place pour empêcher la production. Pour garantir la souveraineté alimentaire, l’état doit mobiliser des stratégies d’autonomies et de prendre écarts aux règles des institutions internationales telles l’OMC, la FMI et la banque mondiale qui sont les gardiennes de l’exploitation du système capitaliste.
Les intervenants s’arrangent au coté de la POHDH pour informer et eclairer la population particulièrement les jeunes et les structures organisées.
Maudeline CHÉRILUS