Arnel Joseph est arrêté. Soulagé.
Traité inhumainement. Ecœuré.
La nouvelle a fait le tour du monde : le puissant chef de gang Arnel Joseph est arrêté. Un soulagement. Un profond soulagement pour la population.
Une arrestation qui peut être un casse-tête pour ses amis « qui ne sont pas des voyous » avait dégainé le chef de la Police Michel-Ange Gédéon, lors d’une audition au Sénat de la République.
Il est bien arrêté alors qu’il était sur le lit d’un hôpital aux Cayes. Pourquoi était-il nu, roulé dans « la farine », ensanglanté ? Quelles sont ces méthodes d’interrogatoire ? Qui autorisent qui à prendre des photos et des vidéos de ce mode de traitement et à les publier ?
Arnel Joseph est arrêté. Soulagé ! Arnel Joseph traité inhumainement. Ecœuré ! Qu’ajoutent l’humiliation et la torture à un geste noble ?
Le danger : ce traitement infligé à Arnel Joseph a été déjà infligé à d’autres personnes qui ont été seulement suspectées. Ce ne sont pas des comportements qui rendent service à la Police qui doit certainement arrêter d’autres personnes complices du chef de gang.
Traitement inhumain et dégradant
Nos textes fondamentaux interdisent la torture, les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Voici quelques références
Constitution 1987- amendée
Art. 25 : « Toute rigueur ou contrainte qui n’est pas nécessaire pour appréhender une personne ou la maintenir en détention, toute pression morale ou brutalité physique notamment pendant l’interrogation sont interdites ».
Déclaration universelle des droits de l’homme
Art. 5 : «Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.»
Pacte sur les Droits civils et politiques
Art. 7 : «Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En particulier, il est interdit de soumettre une personne sans son libre consentement à une expérience médicale ou scientifique.»
Retenons que le concept de « traitements inhumains et dégradants » se réfère au concept de « mauvais traitements » défini par la Croix-Rouge qui implique « une souffrance ou douleur aiguë intentionnellement infligée […]. Des outrages à la dignité de la personne, sans but spécifique, sauf son degré élevé d’humiliation ou de dégradation […] ».
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